Après les nouvelles sanctions et les menaces de Donald Trump, la Corée du Nord a surenchéri en dévoilant un plan détaillé pour tirer une salve de missiles vers l’île américaine de Guam.
Après les nouvelles sanctions et les menaces de Donald Trump, la Corée du Nord a surenchéri en dévoilant un plan détaillé pour tirer une salve de missiles vers l’île américaine de Guam.
Continuant une dangereuse escalade verbale contre la Corée du Nord, Donald Trump a vanté, mercredi matin 9 août, l’arsenal nucléaire américain, assurant, contre toute évidence, sur Twitter que son premier ordre de président avait été de le renouveler et de le moderniser. « Il est maintenant plus fort et plus puissant que jamais», a-t-il affirmé, tout en espérant ne pas avoir à le mettre en œuvre, au lendemain d’une déclaration promettant « le feu et la fureur » au régime nord-coréen si ce dernier continuait de menacer les Etats-Unis.
A Pyongyang, la sortie de M. Trump n’a fait qu’apporter de l’eau au moulin du régime qui ne cesse de proclamer que le pays est menacé d’une attaque des Etats-Unis et justifie, par cette menace latente, ses efforts pour se doter d’une force de dissuasion nucléaire.
« Un dialogue sensé n’est pas possible avec un tel gars, qui a perdu la raison », affirme le général Rak-Gyom, commandant des forces balistiques nord-coréennes
Que le président des Etats-Unis en personne réponde à une déclaration du simple porte-parole du ministère de la défense nord-coréen, annonçant que Pyongyang examinait la possibilité d’une attaque préventive sur le territoire américain de Guam, dans le Pacifique, diffusée par l’agence de presse officielle KCNA, n’a pu que satisfaire Pyongyang qui entend être traité sur un pied d’égalité par Washington.
Le régime nord-coréen s’est moqué jeudi de Donald Trump, accusé d’avoir « perdu la raison », et a surenchéri dans la confrontation avec Washington en présentant un plan détaillé pour tirer une salve de missiles vers l’île de Guam. Les propos incendiaires du président américain sont autant « d’absurdités », a déclaré le général Rak-Gyom, commandant des forces balistiques nord-coréennes, cité par KCNA. « Un dialogue sensé n’est pas possible avec un tel gars qui a perdu la raison. » L’armée nord-coréenne apportera les touches finales à son projet contre...
Les nouvelles menaces de la Corée du Nord contre les Etats-Unis et leur île de Guam
En réponse à la rhétorique de Trump, Pyongyang a dévoilé un plan militaire très précis pour tirer quatre missiles sur cette île du Pacifique dès cet été.
Les mots sont plus forts, les menaces de plus en plus précises entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Le régime de Pyongyang a ainsi confirmé, jeudi 10 août, vouloir tirer quatre missiles sur l’île américaine de Guam, dans le Pacifique, affirmant que seule la force fonctionne avec le président états-unien, Donald Trump, « un gars qui a perdu la raison ».
« La Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis », avait dit le M. Trump, promettant, « le feu et la colère, comme le monde ne l’a jamais vu jusqu’ici » en cas de poursuite des actions belliqueuses de Pyongyang. Donald Trump a même rappelé que l’arsenal nucléaire américain était « plus fort et plus puissant que jamais auparavant ».
Selon l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, l’armée nord-coréenne pourrait achever à la mi-août ses plans pour une attaque contre le territoire américain de Guam, petite île du Pacifique d’une importance stratégique pour les Etats-Unis. Ce plan sera présenté pour approbation à Kim Jong-un et constituera un « avertissement crucial aux Etats-Unis », a précisé l’agence.
KCNA a également souligné le manquede « raison » de Donald Trump. « Un dialogue sensé n’est pas possible avec un tel gars dépourvu de raison et seule la force absolue fonctionne avec lui », a écrit l’agence, citant le général Kim Rak-gyom, quelques heures après la mise en garde du locataire de la Maison Blanche à Kim Jong-un.
Pyongyang a fourni un plan d’une « rare précision », selon le professeur Yang Moo-jin, de l’université des études nord-coréennes de Séoul. L’armée a expliqué que les missiles seraient tirés simultanément et survoleraient les préfectures japonaises de Shimane, Hiroshima et Koichi.
Les engins « voleront dix-sept minutes et quarante-cinq secondes sur une distance de 3 356,7 km, et s’écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam », où vivent 162 000 personnes. Ils s’abîmeraient ainsi à l’extérieur des eaux territoriales américaines.
Située à quelque 3 500 km de la Corée du Nord, Guam abrite des installations stratégiques américaines – bombardiers lourds à longue portée, chasseurs et sous-marins – qui participent régulièrement à des démonstrations de force sur et près de la péninsule coréenne, à la grande fureur de Pyongyang. L’île est également équipée d’un bouclier antimissiles Thaad (Terminal High Altitude Area Defense). C’est pourquoi son gouverneur,Eddie Calvo, a précisé :
« Nous sommes prêts à ce que Guam soit ce qu’elle est depuis des décennies, un territoire américain avec des atouts stratégiques militaires, dans une région très dynamique. [Grâce à] la façon dont nos infrastructures ont été construites – avec un séisme de magnitude 8,3 il y a une décennie, de puissants typhons –, nous sommes parfaitement équipés pour nous coordonner avant et après un événement. »
Le chef du Pentagone, Jim Mattis, a appelé Pyongyang à stopper sa course aux armes nucléaires, mettant le pays en garde contre des décisions qui mèneraient « à la fin de son régime et à la destruction de son peuple ». « Les actions du régime de la RPDC [la République populaire démocratique de Corée – nom officiel de la Corée du Nord] seront à chaque fois largement surpassées par les nôtres et il perdrait toute course aux armements ou conflit qu’il déclencherait », a précisé l’ancien général des marines, soulignant l’isolement grandissant de Pyongyang.
L’un des conseillers de Donald Trump, Sebastian Gorka, a, pour sa part, prôné l’unité, dressant ainsi un parallèle avec la crise des missiles soviétiques à Cuba, qui, au début des années 1960, mena le monde au bord du conflit nucléaire. « Durant la crise des missiles de Cuba, nous nous sommes rassemblés derrière JFK. C’est comparable à la crise des missiles », a-t-il déclaré sur la chaîne américaine Fox News.
Nancy Pelosi, figure du Parti démocrate, a dénoncé les propos « provocateurs et impulsifs » de Donald Trump qui « affaiblissent notre capacité à trouver une issue pacifique à cette crise ». Tandis que le sénateur républicain John McCain a lâché : « Je ne vois pas bien comment ce genre de rhétorique peut aider. »
Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat, a, elle, assuré que les Etats-Unis parlaient « d’une seule voix ». « Et d’ailleurs, le monde parle d’une seule voix », a-t-elle ajouté, évoquant le vote par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.
« Responsabilité » et « désescalade »
Après cette brusque escalade sémantique, la communauté internationale a appelé les deux pays à l’apaisement. A commencer par le Japon. Tomihisa Taue, le maire de Nagasaki, l’une des deux villes touchées par une bombe nucléaire américaine en 1945, a exprimé, mercredi, sa vive inquiétude quant au fait « que des armes nucléaires puissent être à nouveau utilisées dans un avenir pas si lointain ».
L’Allemagne s’est également dite très inquiète de « l’escalade dans la sémantique autour de la péninsule coréenne », estimant la situation « vraiment sérieuse ». « La voie militaire ne peut être une solution », a souligné le porte-parole du ministère, Martin Schäfer, faisant référence aux menaces de Donald Trump.
Si la France s’est refusée à commenter le choix des mots de M. Trump, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a déclaré :
« La détermination du président américain telle qu’elle a été exprimée cette nuit est de toute façon la détermination que tous les présidents américains auraient eue, parce qu’ils ne peuvent pas accepter qu’une partie de leur territoire puisse faire l’objet de tirs de missiles balistiques nucléarisés. »
Il a toutefois assuré que la France regardait « avec préoccupation » la crise des missiles nucléaires du régime nord-coréen, et a renouvelé l’appel de Paris, avec l’appui du Conseil de sécurité de l’ONU, « à la responsabilité et à la désescalade ». « La France est prête à mettre tous ses bons offices disponibles pour que nous puissions trouver une solution pacifiée », a-t-il encore affirmé.
Pékin, principal allié du régime du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a, pour sa part, joint sa voix aux deux pays européens en appelant les parties à « éviter les paroles et les actions susceptibles d’intensifier les contradictions et d’aggraver la situation ».
La Corée du Nord, pays reclus, est désormais dotée d’armes nucléaires susceptibles d’être embarquées sur des missiles balistiques, y compris des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), selon les conclusions d’un rapport confidentiel achevé en juillet par l’agence de renseignement militaire américaine, la Defense Intelligence Agency (DIA). Mais les spécialistes divergent toutefois sur ses véritables capacités, en particulier à miniaturiser une tête nucléaire de façon à pouvoir la monter sur un missile.
Quant aux menaces répétées et l’enchaînement des tests de missiles par la Corée du Nord, ils sont un casse-tête pour le président américain. Sous l’impulsion de Washington, le Conseil de sécurité de l’ONU a néanmoins imposé aux autorités nord coréennes des sanctions sans précédent.
Les Etats-Unis ont par ailleurs su convaincre leurs partenaires chinois et russes de renforcer la pression internationale sur un pays accusé d’être une « menace mondiale ».
Pyongyang a fourni un plan d’une « rare précision », selon le professeur Yang Moo-jin, de l’université des études nord-coréennes de Séoul. L’armée a expliqué que les missiles seraient tirés simultanément et survoleraient les préfectures japonaises de Shimane, Hiroshima et Koichi. Les engins « voleront dix-sept minutes et quarante-cinq secondes sur une distance de 3 356,7 km, et s’écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam », où vivent 162 000 personnes. Ils s’abîmeraient ainsi à l’extérieur des eaux territoriales américaines. Située à quelque 3 500 km de la Corée du Nord, Guam abrite des installations stratégiques américaines – bombardiers lourds à longue portée, chasseurs et sous-marins – qui participent régulièrement à des démonstrations de force sur et près de la péninsule coréenne, à la grande fureur de Pyongyang. L’île est également équipée d’un bouclier antimissiles Thaad (Terminal High Altitude Area Defense). C’est pourquoi son gouverneur, Eddie Calvo, a précisé : « Nous sommes prêts à ce que Guam soit ce qu’elle est depuis des décennies, un territoire américain avec des atouts stratégiques militaires, dans une région très dynamique. [Grâce à] la façon dont nos infrastructures ont été construites – avec un séisme de magnitude 8,3 il y a une décennie, de puissants typhons –, nous sommes parfaitement équipés pour nous coordonner avant et après un événement. » Sur Les Décodeurs : La Corée du Nord a-t-elle les moyens de lancer une attaque nucléaire ? « Comparable à la crise des missiles » Le chef du Pentagone, Jim Mattis, a appelé Pyongyang à stopper sa course aux armes nucléaires, mettant le pays en garde contre des décisions qui mèneraient « à la fin de son régime et à la destruction de son peuple ». « Les actions du régime de la RPDC [la République populaire démocratique de Corée – nom officiel de la Corée du Nord] seront à chaque fois largement surpassées par les nôtres et il perdrait toute course aux armements ou conflit qu’il déclencherait », a précisé l’ancien général des marines, soulignant l’isolement grandissant de Pyongyang. L’un des conseillers de Donald Trump, Sebastian Gorka, a, pour sa part, prôné l’unité, dressant ainsi un parallèle avec la crise des missiles soviétiques à Cuba, qui, au début des années 1960, mena le monde au bord du conflit nucléaire. « Durant la crise des missiles de Cuba, nous nous sommes rassemblés derrière JFK. C’est comparable à la crise des missiles », a-t-il déclaré sur la chaîne américaine Fox News. Nancy Pelosi, figure du Parti démocrate, a dénoncé les propos « provocateurs et impulsifs » de Donald Trump qui « affaiblissent notre capacité à trouver une issue pacifique à cette crise ». Tandis que le sénateur républicain John McCain a lâché : « Je ne vois pas bien comment ce genre de rhétorique peut aider. » Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat, a, elle, assuré que les Etats-Unis parlaient « d’une seule voix ». « Et d’ailleurs, le monde parle d’une seule voix », a-t-elle ajouté, évoquant le vote par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. « Responsabilité » et « désescalade » Après cette brusque escalade sémantique, la communauté internationale a appelé les deux pays à l’apaisement. A commencer par le Japon. Tomihisa Taue, le maire de Nagasaki, l’une des deux villes touchées par une bombe nucléaire américaine en 1945, a exprimé, mercredi, sa vive inquiétude quant au fait « que des armes nucléaires puissent être à nouveau utilisées dans un avenir pas si lointain ». Lire aussi : La Corée du Nord, hantise du gouvernement japonais L’Allemagne s’est également dite très inquiète de « l’escalade dans la sémantique autour de la péninsule coréenne », estimant la situation « vraiment sérieuse ».
« La voie militaire ne peut être une solution », a souligné le porte-parole du ministère, Martin Schäfer, faisant référence aux menaces de Donald Trump.
Si la France s’est refusée à commenter le choix des mots de M. Trump, Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a déclaré : « La détermination du président américain telle qu’elle a été exprimée cette nuit est de toute façon la détermination que tous les présidents américains auraient eue, parce qu’ils ne peuvent pas accepter qu’une partie de leur territoire puisse faire l’objet de tirs de missiles balistiques nucléarisés. » Il a toutefois assuré que la France regardait « avec préoccupation » la crise des missiles nucléaires du régime nord-coréen, et a renouvelé l’appel de Paris, avec l’appui du Conseil de sécurité de l’ONU, « à la responsabilité et à la désescalade ». « La France est prête à mettre tous ses bons offices disponibles pour que nous puissions trouver une solution pacifiée », a-t-il encore affirmé. Pékin, principal allié du régime du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a, pour sa part, joint sa voix aux deux pays européens en appelant les parties à « éviter les paroles et les actions susceptibles d’intensifier les contradictions et d’aggraver la situation ». Lire aussi : Trump promet « le feu et la colère » à la Corée du Nord, qui lui répond
Des sanctions sans précédent La Corée du Nord, pays reclus, est désormais dotée d’armes nucléaires susceptibles d’être embarquées sur des missiles balistiques, y compris des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), selon les conclusions d’un rapport confidentiel achevé en juillet par l’agence de renseignement militaire américaine, la Defense Intelligence Agency (DIA).
Mais les spécialistes divergent toutefois sur ses véritables capacités, en particulier à miniaturiser une tête nucléaire de façon à pouvoir la monter sur un missile. Quant aux menaces répétées et l’enchaînement des tests de missiles par la Corée du Nord, ils sont un casse-tête pour le président américain.
Sous l’impulsion de Washington, le Conseil de sécurité de l’ONU a néanmoins imposé aux autorités nord coréennes des sanctions sans précédent.
Les Etats-Unis ont par ailleurs su convaincre leurs partenaires chinois et russes de renforcer la pression internationale sur un pays accusé d’être une « menace mondiale ».
La Corée du Nord a-t-elle les moyens de lancer une attaque nucléaire ?
Longtemps sceptiques, les analystes américains pensent désormais que le pays est quasiment en mesure de lancer une ogive nucléaire miniaturisée.
Un missile intercontinental lancé le 4 juillet par Pyongyang, date de la fête nationale américaine – difficile d’y voir une coïncidence –, a fini sa course dans la mer du Japon, après 930 km de « vol ». Ce tir suit une longue série de démonstrations de force menées par la Corée du Norddont, en octobre 2006, un premier essai nucléaire.
La question de la réalité de la dissuasion nucléaire nord-coréenne fait débat depuis plusieurs années. Alors qu’il est établi que le régime de Kim Jong-un est capable de faire exploser une bombe atomique, les doutes ont longtemps porté sur sa capacité à lancer une tête nucléaire sur une cible éloignée. Mais de nouveaux éléments publiés dans un rapport de la Defense Intelligence Agency du gouvernement étasunien en juillet font état de progrès technologiques importants.
Ledit rapport estime également que le régime pourrait avoir fabriqué entre 30 et 60 ogives nucléaires. Une estimation que ne partage pas Siegfried Hecker, directeur émérite du Los Alamos National Laboratory, qui a chiffré l’arsenal du pays à 20-25 ogives.
Les ambitions nucléaires de la République démocratique de Corée du Nord remontent aux années 1950. Son programme nucléaire clandestin bénéficiera par la suite de l’aide du père de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan. Le démantèlement du réseau Qadeer Khan en 2004 démontrera que ce dernier a fourni entre autres les plans de construction de têtes nucléaires miniaturisées à la Corée du Nord ainsi qu’à la Libye de Mouammar Kadhafi.
Le 9 octobre 2006, la Corée du Nord procède à son premier essai nucléaire, dans le nord-est du pays. L’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS) ayant fait état d’un séisme de magnitude 4,3, la puissance estimée de cette première bombe reste très faible : moins de 1 kilotonne, ce qui correspond à la puissance dégagée par 1 000 tonnes de TNT (soit quinze fois moins que Little Boy, la bombe américaine larguée sur Hiroshima le 6 août 1945).
Trois autres essais nucléaires suivront : en 2009, 2013 et 2016. A chaque fois, les relevés sismologiques ont confirmé la nature atomique de l’explosion, celles-ci ayant dégagé une puissance faible allant de 2 à 9 kilotonnes, soit toujours moins que les premières bombes américaines.
Les quatrième et cinquième essais du 6 janvier et du 9 septembre 2016 ont été plus puissants, atteignant respectivement 6 à 8 kilotonnes et 20 à 30 kilotonnes (selon les estimations récentes). Une puissance suffisante pour que le régime nord-coréen annonce avoir la maîtrise de la bombe H, une bombe nucléaire plus puissante, d’un type différent puisqu’elle utilise l’énergie libérée par la fusion d’atomes d’hydrogène au lieu d’une réaction en chaîne de fission d’atomes lourds.
Les experts en armement estiment cependant que la puissance développée par ces deux essais est trop faible pour être le fruit d’armes thermonucléaires, il s’agit plus probablement de bombes atomiques « classiques » (c’est-à-dire des bombes à fission).
Une bombe thermonucléaire est bien plus compliquée à produire, notamment parce que les atomes d’hydrogène ne peuvent fusionner qu’à une température extrême (de plusieurs dizaines de millions de degrés Celsius), que seule une bombe atomique est capable d’atteindre. Une bombe à hydrogène ne peut donc être amorcée qu’avec une bombe atomique à fission.
Des capacités balistiques en progression constante
Depuis le milieu des années 1990, Pyongyang tente de développer ses propres missiles balistiques intercontinentaux capables d’emporter une lourde charge utile sur une longue distance. Les Taepodong sont la série de missiles balistiques la plus avancée et la plus performante développée par le pays, le Taepodong-3 (plus souvent appelé Unha-3) étant le dernier représentant de cette série.
Ce missile d’une trentaine de mètres de haut est composé de trois étages et a un rayon d’action estimé à 12 000 kilomètres, une portée stratégique suffisante pour frapper le territoire américain, situé à plus de 8 000 kilomètres de la péninsule coréenne.
Unha-3 a été lancé pour la première fois le 13 avril 2012, mais le lancement fut un échec puisque la fusée explosa environ 80 secondes après le décollage. Une seconde tentative quelques mois plus tard, en décembre 2012, fut un succès et envoya le premier satellite nord-coréen dans l’espace. Le tir du 7 février, un mois après le quatrième essai nucléaire, fut donc le troisième essai de ce lanceur. La fusée à trois étages a placé avec succès un petit satellite d’observation terrestre appelé KMS-4 (d’environ 200 kg) sur une orbite basse, stabilisée depuis le lancement.
L’Unha-3 tiré le 7 février a visiblement été amélioré depuis le tir de décembre 2012. Après une analyse des débris et du combustible tombé en mer, le ministère de la défense sud-coréen a estimé à l’époque que la charge utile du missile pouvait atteindre 500 à 600 kg. Cette fois, les données rassemblées laissent à penser qu’Unha-3 peut emporter jusqu’à une tonne de charge utile dans sa coiffe.
Lanceur civil ou missile intercontinental ?
Un lancement réussi ne prouve pas que les Nord-Coréens maîtrisent suffisamment la technologie des lanceurs au point de disposer d’une force de frappe nucléaire. Frapper une cible lointaine avec une charge nucléaire est très différent du lancement d’un satellite léger sur une orbite basse. Bien qu’une fusée et un missile balistique soient technologiquement proches, ils répondent à des besoins très différents.
Le lancement d’une fusée civile est préparé pendant plusieurs semaines et la fusée est alimentée en carburant quelques jours avant le lancement. Ce dernier est précédé de longues phases de vérifications et totalement conditionné par les conditions météo. A l’inverse, un missile intercontinental a une visée militaire et doit pouvoirdécoller immédiatement, dans toutes les conditions météorologiques possibles sans perte de précision ni de fiabilité.
Des obstacles technologiques en passe d’être levés
Trois obstacles technologiques principaux se posent aux pays souhaitant développer une force de frappe nucléaire : la miniaturisation de la charge, le guidage du missile et la rentrée atmosphérique du missile. On estime que la Corée du Nord a franchi le premier.
Jusqu’à mi-2016, les services de renseignement estimaient que les Nord-Coréens n’avaient pas encore réussi à miniaturiser leurs armes atomiques suffisamment pour les loger dans la coiffe d’un missile balistique. Les progrès récents et la multiplication des tirs de missile depuis quelques mois indiquaient déjà aux chercheurs que cette hypothèse n’était plus à exclure.
Mais le rapport de la Defense Intelligence Agency du 28 juillet, auquel le Washington Post a eu partiellement accès, montre que le pays a réussi à miniaturiser une ogive nucléaire. « Il faut maintenant présumer du plus mauvais scénario », analyse Matthew Cottee, chercheur à l’Institut international pour les études stratégiques (IISS), pour qui « le risque de ne pas les en croire capables est que cela pourrait les inciter à faire un test grandeur nature qui mènerait potentiellement à de promptes réactions militaires ». Le ministère de la défense japonais a également conclu que les Nord-coréens maîtrisent la miniaturisation.
Les ingénieurs de la Corée du Nord s’attellent à résoudre la seconde difficulté majeure qu’est le guidage des missiles intercontinentaux. Le guidage électronique requis pour frapper une cible de quelques kilomètres carrés après un voyage de 10 000 kilomètres doit être extrêmement précis. Un missile intercontinental doit être capable de se géolocaliser dans l’espace afin de calculer lui-même sa trajectoire de vol, ce qui requiert une technologie et des calculs complexes.
Il reste également aux Nord-coréens à résoudre le problème de la rentrée atmosphérique du missile. Lorsqu’un missile intercontinental retombe vers la Terre, sa vitesse de rentrée est telle que la pression atmosphérique devient extrême sur la tête du missile. La température pouvant grimper jusqu’à plus de 10 000 °C, un bouclier thermique est indispensable pour protéger l’intégrité du missile. Des analysesvidéos des tests récents suggèrent que les missiles se sont désintégrés avant d’atteindre le sol, cela pourrait indiquer que le régime n’est pour l’instant pas parvenu à franchir cette étape.
Pour les pays occidentaux, obtenir des renseignements fiables sur les technologies employées par ces missiles devient de plus en plus difficile. Les images satellites indiquaient en février 2014 que les Nord-Coréens développaient plusieurs structures souterraines dans leur centre spatial de Sohae. Plusieurs routes partant des bâtiments d’assemblage ont également été construites, et un onzième étage a été ajouté à la tour de lancement, permettant théoriquement à des lanceurs de 50 mètres d’être lancés depuis ce site.
Mise à jour du 9 août 2017 à 17 h 50 : mise à jour générale de l’article suite aux éléments de renseignement publiés par la Defense Intelligence Agency.
L’émirat du golfe Arabo-Persique, ostracisé pour son soutien présumé au terrorisme et sa trop grande proximité avec l’Iran, a décidé de supprimer l’obligation pour les ressortissants de 80 nationalités d’être en possession d’un visa pour entrer sur son territoire.
Le Golfe, au-delà du pétrole (5|6). Stade climatisé, aéroports, métros, hôtels… Pour le Mondial 2022, le Qatar a dépensé 200 milliards de dollars, un record. Mais son équipe nationale stagne en bas de classement.
Alors que le gouvernement Modi accélère la construction de fermes photovoltaïques dans tout le pays, le prix du kilowattheure est tombé en dessous de celui de l’électricité au charbon, mettant en cause la survie de la filière.
La Chine est la locomotive du processus d’industrialisation accélérée du grand pays de la Corne de l’Afrique, le deuxième le plus peuplé du continent avec près de 100 millions d’habitants.
Emeline Wuilbercq (Addis-Abeba, correspondance)
Au Nigeria, quand l’« évêque » est aussi baron de la drogue, ses fidèles meurent à la messe
Au sud-est du Nigeria, dimanche 6 août, onze catholiques ont été assassinés à l’église. Un écho sanglant de la guerre des gangs de la drogue, à Johannesburg.
Devant le visage du Christ crucifié, onze fidèles qui assistaient à une messe ont été abattus dimanche 6 août dans le sud-est du Nigeria : des victimes collatérales d’une querelle de territoires qui a lieu à plus de 5 000 km de là, selon les premiers éléments de l’enquête.
Pour Emeka Umeagbalasi, un militant local des droits de l’Homme, les assaillants de l’église catholique St Philippe d’Ozubulu, près de la ville d’Onitsha, avaient pour objectif d’assassiner le fils d’un chef communautaire local, qu’ils n’avaient pas trouvé à son domicile. Ils se sont ensuite rendus à l’église « à sa recherche mais ne l’y ont pas trouvé, ce qui les a mis en colère et ils ont alors ouvert le feu sur les fidèles de manière indiscriminée », selon cette même source, qui a indiqué que le chef communautaire, père de la cible, a été blessé par balles à l’église.
Dès le jour du drame, le chef de la police de l’Etat d’Anambra, Garba Umar, avait confirmé qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat manquée liée à une rivalité au sein de la communauté locale.
Une querelle de territoires
La personne visée par cette attaque serait Aloysius Nnamdi Ikegwuonu, alias « l’Evêque », mécène de l’église St Philippe et philanthrope richissime de la ville. Les menaces de mort contre l’homme ne cessaient de grandir, et le filet de se resserrer autour de lui.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le drame serait issu d’une querelle de territoires à Johannesburg. « Nos informations indiquent que l’attaque n’est pas étrangère à une sorte de guerre des gangs entre les fils d’un même village, qui se sont engagés dans une bataille hors du Nigeria, plus précisément en Afrique du Sud », a révélé dimanche soir le commissaire Garba Umar.
Une « petite main » qui travaillait pour l’Evêque à Johannesburg, et dont l’AFP a pu se procurer le témoignage, affirme qu’un certain Obreche, baron installé du trafic de drogue dans la capitale économique d’Afrique du Sud, a fait lui-même venir le jeune Aloysius il y a dix ans. Ils venaient tous deux de la même région. Selon cette source, Obreche le forme au trafic de nyaope (drogue très bon marché à base d’héroïne) et l’installe sur un de ses territoires au cœur de Johannesburg.
Aloysius Nnamdi Ikegwuonu se retournera ensuite contre son mentor, refusant qu’aucun autre de ses protégés ne profite du trafic. Il deviendra ensuite « l’Evêque » et amasse tant de richesses qu’il construit des routes, des églises et des écoles dans sa province d’origine au Nigeria : des actions saluées alors par le gouverneur de l’Etat, Willie Obiano, qui les qualifie de « projets humanitaires ». Les deux hommes n’hésitent pas à poser, côte à côte, sur d’immenses panneaux publicitaires en leur honneur.
A travers sa fondation Ebubechukwu Uzo, dont la page Facebook est à la gloire de Jésus et de Dieu, « l’Evêque » met en place des programmes de microcrédits pour les veuves et les personnes âgées. Fin juillet, il offre trois voitures aux nouveaux prêtres d’Ozubulu. « Il fait ça chaque année pour les nouveaux ordonnés », raconte Ejefonye Okamachi, un résident de la communauté. Dans une interview au journal nigérian The Nation, un porte-parole de la fondation réfute toutefois l’origine criminelle de la fortune de « l’Evêque », qui provient selon lui d’investissements immobiliers. Pour le porte-parole, la tuerie de dimanche était « un acte terroriste ».
Des personnes arrêtées
Une série d’assassinats ont eu lieu à Johannesburg, beaucoup ciblant de Nigérians issus de la région d’Ozubulu. Il est néanmoins difficile d’associer ces meurtres à la seule guerre des gangs de la drogue, dans un pays où le taux de criminalité est aussi élevé. Statistiquement, « ces crimes mafieux se mêlent à ceux de la criminalité généralisée qui gangrène l’Afrique du Sud ou aux violences xénophobes contre la communauté nigériane », explique Valentina Pancieri, doctorante au département de criminologie de l’université du Cap. Pour elle, « le recours à la violence est très, très rare au sein des cartels nigérians ». Ils « sont en général très petits, de dix personnes maximum, et contrairement à la mafia italienne, russe ou mexicaine, ils la jouent profil bas ».
Nigeria : au moins 11 morts dans l’attaque d’une église
L’attaque, liée à un règlement de comptes selon la police, a eu lieu dimanche matin dans une église catholique à 300 km de Lagos.
Au moins onze personnes ont été tuées dimanche 6 août lors de l’attaque par un ou des hommes armés d’une église dans le sud-est du Nigeria. L’attaque s’est produite dans l’église catholique Saint-Philip d’Ozubulu, près d’Onitsha, 300 km à l’est de Lagos, la capitale économique du Nigeria.
Un responsable de l’hôpital où ont été traitées les victimes avait d’abord évoqué la mort de douze personnes. Le chef de la police de l’Etat d’Anamba, Garba Umar, a précisé par la suite que le bilan était de 11 personnes tuées et 18 autres blessées. La police parle d’un seul homme armé.
Il s’agirait d’un règlement de comptes au sein de la communauté locale plutôt que d’un attentat de Boko Haram, habitué à cibler des églises et des mosquées dans le nord à majorité musulmane du pays mais moins actif dans le sud chrétien du Nigeria.
A la recherche d’une personne « parmi les fidèles »
« D’après ce que nous savons, un homme armé vêtu de noir et la tête couverte d’une casquette est entré dans l’église durant l’office de 6 heures (…), s’est dirigé dans une direction précise et a ouvert le feu », a expliqué le chef de la police. L’homme « avait été engagé pour tuer une personne en particulier qui devait se trouver parmi les fidèles », a ajouté M. Umar. Il a « tiré comme un fou, tuant et blessant plusieurs fidèles », a-t-il poursuivi.
Un militant local des droits de l’homme a précisé que l’objectif de cette attaque était d’assassiner le fils d’un chef communautaire local et qu’il y avait plusieurs assaillants. Leur cible n’étant pas à son domicile, ils se seraient rendus à l’église où ils ne l’ont pas trouvée non plus, « ce qui les a mis en colère et ils ont alors ouvert le feu sur les fidèles de manière indiscriminée », raconte le militant.
Des témoins ont affirmé que le nombre des victimes pourrait atteindre la vingtaine et que les assaillants étaient au moins cinq. Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a qualifié l’attaque d’« épouvantable crime contre l’humanité » et d’« indicible sacrilège ».
Les Américains s’inquiètent des tensions avec la Corée du Nord
Les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord effraient de plus en plus la population américaine. Médias, internautes, mais aussi pouvoirs publics se préparent au pire.
Les autorités hawaïennes ont ainsi été les premières à se munir d’un guide de survie en cas d’attaque nucléaire. Il faut dire que l’Etat est en première ligne, comme le souligne dans une interview à CNN, Vern Miyagi, le directeur de l’agence hawaïenne de gestion de crise : « Le commandement des forces américaines du Pacifique prendrait cinq minutes pour identifier un lancement et la direction du missile, ce qui signifie que la population disposerait de quinze minutes pour trouver un abri. Ce n’est pas beaucoup de temps, mais c’est suffisant pour laisser une chance de survivre. » Les habitants sont désormais invités à stocker des denrées pour tenir au moins quatorze jours (au lieu de sept jours pour des catastrophes naturelles). Miyagi tient un discours pour le moins alarmant :
« Vous n’avez pas le temps d’appeler votre femme, vos enfants, votre mari pour les rejoindre et chercher un abri. »
L’inquiétude touche progressivement le continent. Le sénateur républicain alaskien Dan Sullivan a ainsi fait part à la chaîne Fox News de sa crainte d’une attaque ciblant le territoire du Nord. « L’Alaska est la pierre angulaire de notre système de défense contre les missiles. » En effet, l’Etat abrite plusieurs bases de lancement, le Pacific Spaceport Complex, autrement appelé Kodiak Launch Complex, et deux bases militaires aériennes (Eielson, Elmendorf). « Nous devons nous assurer que nous avons la technologie et la connaissance pour ce qui pourrait se produire », a conseillé le gouverneur Bill Walker. En juillet, le Pentagone a confirmé avoir réussi un test de d’interception de missile, réalisé en Alaska (au Fort Greely). Mais, selon ABC News, le taux de réussite de ce système de défense n’atteindrait que les 50 %.
San Francisco, pas prête en cas d’attaque
A San Francisco, la presse relaie la confusion dans laquelle évoluent les services d’urgence de la baie. Dans le journal San Francisco Chronicle, le directeur adjoint du service local de gestion de crise admet n’avoir aucune idée de la conduite à suivre.
« Je ne sais pas si on fait les choses comme il faut. Un missile balistique intercontinental est un nouveau sujet d’inquiétude en termes de prévention nucléaire. Nos efforts jusqu’ici s’étaient concentrés sur un scénario dans lequel un individu déclencherait une bombe sur le Golden Gate. »
Un journal concurrent, San Francisco Gate, propose quant à lui une liste de consignes, allant jusqu’à diffuser une infographie publiée par plusieurs ministères – dont celui de la défense, de la sécurité intérieure, la commission de régulation nucléaire et la NASA – indiquant quel bâtiment apporte le plus de protection, vis-à-vis des retombées d’une explosion, en fonction de ses matériaux de construction.
Les internautes américains sont visiblement tout aussi soucieux. Sur Google, la phrase « comment survivre à une attaque nucléaire » (« how to survive a nuclear attack ») a été huit fois plus recherchée aux Etats-Unis entre le 30 juillet et le 5 août par rapport à la période allant du 16 au 22 juillet, particulièrement à Hawaï, qui se trouve à seulement 7 500 km de Pyongyang. Quant aux vidéos de youtubeurs dispensant leurs astuces de survie, elles ont vu leur nombre de vues exploser. Et nombreux sont les usagers de la plateforme qui ironisent, tout en fustigeant la politique offensive de Donald Trump.
Sous pression, le Qatar lance la contre-offensive
L’émirat du golfe Arabo-Persique, ostracisé pour son soutien présumé au terrorisme et sa trop grande proximité avec l’Iran, a décidé de supprimer l’obligation pour les ressortissants de 80 nationalités d’être en possession d’un visa pour entrer sur son territoire.
L’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, lors de sa première allocution télévisée depuis le début de la crise diplomatique avec trois des pays du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn) et l’Egypte, à Doha, le 21 juillet 2017.
Après le temps des plaintes et des récriminations, place à celui de la contre-attaque assumée. Sous la pression économique et politique de certains de ses voisins membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le Qatar a décidé mercredi de supprimer, avec effet immédiat, l’obligation pour les ressortissants de 80 nationalités d’être en possession d’un visa pour entrer sur son territoire. The NationalCette mesure, annoncée conjointement par le patron de Qatar Airways, Akbar Al-Baker, et des responsables du département du tourisme et du ministère de l’intérieur, revêt un objectif majeur : stimuler le tourisme et le transport aérien, dans un contexte d’isolement accru susceptible de grever les finances du pays sunnite, pourtant riche en ressources gazo-pétrolières. L’idée sous-jacente est aussi d’afficher son ouverture. Doha News, NPRDepuis le 5 juin, le petit émirat gazier du golfe Arabo-Persique est engagé dans une passe d’armes diplomatique avec plusieurs autres pays arabes sunnites de la région – l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn – qui l’accusent de soutenir des organisations terroristes (Frères musulmans, Hamas, Hezbollah) et de cultiver une trop grande proximité avec l’Iran (chiite) – une hérésie aux yeux de Riyad, grand rival de Téhéran pour la prééminence régionale.
Il y a quelques jours déjà, le Qatar avait amendé ses lois sur le séjour, offrant un statut de résident permanent à certains citoyens, notamment aux enfants nés de mères qatariennes mariées à des étrangers. Une manière, pour Doha, d’utiliser la crise à son avantage, observe Jocelyn Sage Mitchell, professeure assistante à la Northwestern University au Qatar. The Washington Post
Dans une tribune au quotidien saoudien Arab News, le politologue et spécialiste des relations internationales Hamdan Al-Shehri estime qu’en refusant d’honorer son engagement à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres pays le Qatar se complique...
L’Etat islamique et Al-Qaida, toujours dangereux selon l’ONU
Un rapport d’experts de l’ONU rappelle que les deux organisations djihadistes ont conservé des moyens importants malgré la coalition internationale.
Les forces de sécurité irakiennes devant des armes saisies à des combattants de l’organisation Etat islmique le 9 août 2017 à Bagdad.
Selon un rapport d’experts de l’ONU, les organisations djihadistes Etat islamique (EI) et Al-Qaida ont conservé des capacités d’action importantes au cours des six premiers mois de l’année 2017, et ce malgré la pression militaire internationale à leur encontre.
En dépit des interventions de la coalition en Irak et en Syrie, l’EI « est toujours capable d’envoyer des fonds à ses militants hors de la zone de conflit » moyen-orientale, souligne le texte destiné au Conseil de sécurité. Le document circule depuis le jeudi 10 août au siège des Nations unies. Les transferts de fonds sont souvent réalisés avec de petites sommes, les rendant difficiles à détecter.
Les sources de financement de l’EI n’ont pas changé fondamentalement. Elles s’appuient toujours sur l’exploitation du pétrole et l’imposition de taxes à la population locale, note aussi le document. Réalisé par des experts mandatés pour suivre l’application des différentes résolutions et des sanctions adoptées contre les deux groupes djihadistes, le texte de 24 pages relève que l’EI « continue de motiver et de rendre possibles des attaques » hors du Moyen-Orient. Comme en Europe, qui demeure une « région prioritaire ».
Des enfants soldats et des drones
L’EI veut s’établir en Asie du Sud-Est, comme le montrent les récents combats dans le sud des Philippines, ajoute le rapport en relevant par ailleurs que le nombre de membres voulant gagner l’Irak et la Syrie continue de décroître. De plus en plus de mineurs seraient en train de quitter les zones de combats au Moyen-Orient. « Leurs expériences, incluant leur participation aux entraînements et à de la violence extrême, comme leur radicalisation (…) réclament une attention particulière et des stratégies », jugent les experts.
« La résistance de l’EI à Mossoul montre que sa structure de commandement et de contrôle n’a pas été complètement cassée et que le groupe reste une menace militaire significative. » Outre son utilisation de drones trouvés dans le commerce, l’EI « a développé une capacité de les modifier et de construire ses propres modèles » pour diffuser sa propagande, faire de l’observation ou pour emporter de petites bombes ou explosifs, notent également les experts.
En Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est et dans la péninsule Arabique, notamment au Yémen, Al-Qaida conserve de son côté des réseaux puissants. En dépit de la « compétition stratégique » que se livrent les deux organisations, des alliances et des coopérations permettent dans plusieurs régions des mouvements de combattants entre différents groupes, relève aussi le rapport.
En Libye, le nombre de combattants de l’Etat islamique est estimé par un Etat membre à entre 400 et 700, rapportent les experts. Au Sahel, Al-Qaida continue de représenter« une menace significative », comme en Afrique de l’Est où les membres affiliés à ce groupe et à l’organisation Etat islamique seraient entre 6 000 et 9 000.
Parmi ses recommandations, le groupe d’experts de l’ONU demande, entre autres, au Conseil de sécurité de rappeler aux Etats membres que le paiement de rançons à des preneurs d’otages est illégal au regard des sanctions imposées à Al-Qaida et à l’Etat islamique.
« A Rakka, plus encore qu’à Mossoul, les civils sont laissés pour compte »
Le 6 juin, l’offensive était lancée contre Rakka, le fief de l’Etat islamique en Syrie. Mais rien n’a été fait pour l’évacuation des civils, déplore Hakim Khaldi de Médecins sans frontières, dans une tribune au « Monde ».
« L’opération “Colère de l’Euphrate” lancée il y a huit mois n’a pas été improvisée. Les frappes aériennes, comme les combats au sol sont intensifs ; la population civile est prise au piège de Rakka, personne ne nie cette évidence ». (Photo : Rakka, en Syrie, le 31 juillet).
[Le 6 juin, les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition internationale, lançaient leur offensive sur Rakka, fief de l’Etat islamique en Syrie. Les combats y sont d’une extrême violence, mais rien n’a été prévu pour évacuer les civils. Aujourd’hui, les blessés parviennent difficilement jusqu’aux rares structures de santé, comme en témoigne le coordinateur d’urgence de Médecin sans frontières (MSF),Hakim Khaldi, qui s’est rendu à Mossoul et à Rakka].
TRIBUNE. Dans cette zone du nord de la Syrie se joue l’une des grandes batailles contre l’Etat islamique. L’opération « Colère de l’Euphrate », lancée il y a huit mois, n’a pas été improvisée. Les frappes aériennes, comme les combats au sol sont intensifs ; la population civile est prise au piège de Rakka, personne ne nie cette évidence.
Le dispositif pour prendre en charge les civils est pourtant minimal : le principal camp officiel accueille environ 8 000 personnes, sur les 190 000 personnes aujourd’hui déplacées dans la province de Rakka. La grande majorité est livrée à elle-même, et doit trouver refuge chez l’habitant, dans des camps rudimentaires, ou camper dans la rue. L’hôpital général de Rakka repris début juillet par les FDS n’est plus en état de fonctionner. Les FDS qui sont les principales forces au sol, disposent certes d’une structure de soins à l’ouest de Rakka, mais elle est prioritairement réservée aux soldats.
Equation strictement militaire
Les structures de santé de Kobané et Tall Abyad sont situées à deux heures et demi de route de la ligne de front. Ces hôpitaux sont soutenus par MSF qui a également mis en place un centre de stabilisation des blessés au nord de Rakka ainsi qu’un réseau d’ambulances. Mais peu de blessés parviennent jusqu’à ces structures de soin.
Depuis le début de l’offensive menée avec l’appui des bombardements intensifs de la coalition internationale, ce sont essentiellement des militaires qui sont visibles dans les centres de stabilisation aux sorties de Rakka. Ni l’administration kurde, ni leur soutiens occidentaux, ni les organisations internationales n’ont inscrit les civils dans cette équation strictement militaire.
Combien de civils y a-t-il aujourd’hui à Rakka ? Les chiffres oscillent entre 30 000 et 50 000, selon l’ONU. Seule certitude, depuis que l’offensive a été lancée sur la ville, certains réussissent à sortir par petites vagues, mais il n’y a pas de flux massif. A mesure que les combattants de l’Etat islamique cèdent du terrain, ils se replient en entraînant les civils avec eux pour s’en servir de boucliers humains. Ceux qui restent sont donc essentiellement regroupés dans la vieille ville, là où se concentrent les bombardements et les combats.
Intensité des bombardements
Durant le mois de juin, l’hôpital de Kobané géré par MSF, a traité 64 personnes pour des blessures liées à la guerre. Ces patients venaient majoritairement des environs de Rakka et non de la ville, et ont été blessés surtout par des mines (90 %). Les blessés de Rakka, nous ne les voyons pas, à quelques exceptions près. Deux frères âgés de 3 et 7 ans, blessés par des snipers de l’EI en fuyant la ville, ont été hospitalisés début juillet. Ils sont toujours en état de choc. Ceux qui auront survécu aux bombardements et à la terreur de l’EI, devront, comme eux, surmonter le traumatisme du siège.
L’offensive contre l’ouest de la ville irakienne était d’une violence telle qu’un tiers de la vieille ville a été entièrement détruit
Ce contraste entre l’intensité des bombardements sur une petite zone de la ville hermétiquement fermée et le faible nombre de blessés soignés par nos équipes évoque la dernière phase de la bataille de Mossoul, dont l’armée irakienne vient de reprendre le contrôle. L’offensive contre l’ouest de la ville irakienne était d’une violence telle qu’un tiers de la vieille ville a été entièrement détruit et que le décompte de cadavres sous les décombres se poursuit encore.
La comparaison entre Mossoul et Rakka a ses limites, du fait d’un environnement et d’un contexte différents. Mais, à Mossoul, des dispositifs pour les déplacés et des structures médicales ont été mises en place rapidement. Alors qu’à Rakka ils n’ont même pas été pensés. Et les déclarations du commandant de la coalition ne sont pas là pour nous rassurer, quand il explique par exemple que toute embarcation essayant de quitter la ville par l’Euphrate sera détruite.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui comme hier, en Syrie comme en Irak, le sort des civils présents dans les territoires contrôlés par l’Etat islamique ne compte pas.
Le Yémen en voie de destruction avancée
Editorial. Avec plus de 10 000 tués depuis deux ans, en majorité des civils, et la pire épidémie de choléra de la planète, le pays menace de s’effondrer.
Un combattant des brigades salafistes d'Abu al Abbas observe la ville de Taez depuis la citadelle d'Al Qahira reprise aux Houtis 3 mois auparavant, le 24 juin 2017. La ville est assiégée et bombardée depuis deux ans par les Houtis et les victimes civiles blesséees et tuées se comptent désormais par milliers.
Editorial du « Monde ». La guerre qui ravage le Yémen depuis deux ans est la quintessence des guerres d’aujourd’hui : on tue d’abord des civils. On les bombarde, on les déplace, on les affame, on les prive de soins.
Le 19 juillet encore, l’ONU dénonçait un bombardement de l’aviation saoudienne sur une colonne de civils en fuite : vingt morts – presque tous appartenant à la même famille. A peine une « brève » dans les journaux. Cette tragédie yéménite, on la voit peu. Elle se joue à l’abri de la presse, parce que les protagonistes le veulent ainsi.
Le Yémen est l’un des théâtres de l’affrontement qui oppose Riyad à Téhéran pour la suprématie au Moyen-Orient.
Pour Le Monde, Jean-Philippe Rémy et le photographe Olivier Laban-Mattei ont réussi à longuement parcourir le terrain. Leur conclusion : un pays entier est en train de s’écrouler, menacé de destruction massive. Dans l’indifférence générale.
La guerre oppose d’un côté une coalition d’Etats arabes conduite par l’Arabie saoudite, appuyant le dernier président, Abd Rabbo Mansour Hadi, et, de l’autre, une rébellion houthiste (une des branches du chiisme) alliée à l’avant-dernier président, Ali Abdallah Saleh, et mollement soutenue par l’Iran (chef de file du monde chiite). Les experts y voient l’un des théâtres de l’affrontement majeur qui oppose Riyad à Téhéran pour la prépondérance au Moyen-Orient.
Un immense drame humanitaire
Les Yéménites, eux, paient cette rivalité au prix fort. Le drame humanitaire est immense. Près de 60 % des 10 000 morts de ces deux années de guerre sont des civils. Le pays est en proie à la plus importante épidémie de choléra de la planète. Plus grave encore : du fait des bombardements de la coalition saoudienne sur les rives de la mer Rouge, des millions de personnes risquent d’être privées d’aide alimentaire.
Les deux protagonistes sont coupables de crimes de guerre. Aucun d’entre eux ne paraît pour le moment en mesure de l’emporter. Il n’y a pas de dialogue entre Riyad et Téhéran, pas plus sur le Yémen que sur la Syrie ou l’Irak.
Sur les ruines d’un Etat déjà fragile, prolifèrent les cellules d’Al-Qaidaou de l’organisationEtat islamique.
Les « parrains des parrains » – les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni côté saoudien ; la Russie côté iranien – sont diplomatiquement passifs. Le président Donald Trump a même jeté de l’huile sur ce brasier en accordant son soutien le plus enthousiaste aux Saoudiens, le camp le plus belliciste. En somme, mettre fin à la guerre du Yémen n’est une priorité pour personne.
C’est une lourde erreur, au-delà même de l’indifférence manifestée à l’égard de ce que vit le Yémen, déjà l’un des pays les plus pauvres du monde et qui, depuis un demi-siècle, a, comme l’Afghanistan, connu davantage d’années de guerre que de paix.
Un pays divisé entre le Nord et le Sud
C’est une erreur parce que, sur les ruines d’un Etat déjà fragile, prolifèrent les cellules d’Al-Qaida ou de l’organisation Etat islamique. Parce que le salafisme, cette gangrène idéologique, version sectaire et brutale de l’islam exportée de Riyad, s’étend dans les zones contrôlées par la coalition saoudienne. Le salafisme, on ne le sait que trop en Europe et au Proche-Orient, est la terre nourricière du djihadisme.
C’est une erreur, enfin, parce que le Yémen est encore une fois divisé entre le Nord et le Sud, comme il l’a déjà été dans le passé – ce qui augure d’un nouveau drame dans un Etat en voie de faillite avancée.
Autrement dit, plus cette guerre se poursuit, à quelques encablures de la route du pétrole, plus elle génère d’autres sources de conflits et de violence. Tout se passe comme si ce pays, qu’on appelait autrefois « l’Arabie heureuse », était pour l’heure condamné à être malheureux.
Editorial du « Monde ». La guerre qui ravage le Yémen depuis deux ans est la quintessence des guerres d’aujourd’hui : on tue d’abord des civils. On les bombarde, on les déplace, on les affame, on les prive de soins.
Le 19 juillet encore, l’ONU dénonçait un bombardement de l’aviation saoudienne sur une colonne de civils en fuite : vingt morts – presque tous appartenant à la même famille. A peine une « brève » dans les journaux. Cette tragédie yéménite, on la voit peu. Elle se joue à l’abri de la presse, parce que les protagonistes le veulent ainsi.
Le Yémen est l’un des théâtres de l’affrontement qui oppose Riyad à Téhéran pour la suprématie au Moyen-Orient.
Pour Le Monde, Jean-Philippe Rémy et le photographe Olivier Laban-Mattei ont réussi à longuement parcourir le terrain. Leur conclusion : un pays entier est en train de s’écrouler, menacé de destruction massive. Dans l’indifférence générale.
La guerre oppose d’un côté une coalition d’Etats arabes conduite par l’Arabie saoudite, appuyant le dernier président, Abd Rabbo Mansour Hadi, et, de l’autre, une rébellion houthiste (une des branches du chiisme) alliée à l’avant-dernier président, Ali Abdallah Saleh, et mollement soutenue par l’Iran (chef de file du monde chiite). Les experts y voient l’un des théâtres de l’affrontement majeur qui oppose Riyad à Téhéran pour la prépondérance au Moyen-Orient.
Un immense drame humanitaire
Les Yéménites, eux, paient cette rivalité au prix fort. Le drame humanitaire est immense. Près de 60 % des 10 000 morts de ces deux années de guerre sont des civils. Le pays est en proie à la plus importante épidémie de choléra de la planète. Plus grave encore : du fait des bombardements de la coalition saoudienne sur les rives de la mer Rouge, des millions de personnes risquent d’être privées d’aide alimentaire.
Les deux protagonistes sont coupables de crimes de guerre. Aucun d’entre eux ne paraît pour le moment en mesure de l’emporter. Il n’y a pas de dialogue entre Riyad et Téhéran, pas plus sur le Yémen que sur la Syrie ou l’Irak.
Sur les ruines d’un Etat déjà fragile, prolifèrent les cellules d’Al-Qaidaou de l’organisationEtat islamique.
Les « parrains des parrains » – les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni côté saoudien ; la Russie côté iranien – sont diplomatiquement passifs. Le président Donald Trump a même jeté de l’huile sur ce brasier en accordant son soutien le plus enthousiaste aux Saoudiens, le camp le plus belliciste. En somme, mettre fin à la guerre du Yémen n’est une priorité pour personne.
C’est une lourde erreur, au-delà même de l’indifférence manifestée à l’égard de ce que vit le Yémen, déjà l’un des pays les plus pauvres du monde et qui, depuis un demi-siècle, a, comme l’Afghanistan, connu davantage d’années de guerre que de paix.
Un pays divisé entre le Nord et le Sud
C’est une erreur parce que, sur les ruines d’un Etat déjà fragile, prolifèrent les cellules d’Al-Qaida ou de l’organisation Etat islamique. Parce que le salafisme, cette gangrène idéologique, version sectaire et brutale de l’islam exportée de Riyad, s’étend dans les zones contrôlées par la coalition saoudienne. Le salafisme, on ne le sait que trop en Europe et au Proche-Orient, est la terre nourricière du djihadisme.
C’est une erreur, enfin, parce que le Yémen est encore une fois divisé entre le Nord et le Sud, comme il l’a déjà été dans le passé – ce qui augure d’un nouveau drame dans un Etat en voie de faillite avancée.
Autrement dit, plus cette guerre se poursuit, à quelques encablures de la route du pétrole, plus elle génère d’autres sources de conflits et de violence. Tout se passe comme si ce pays, qu’on appelait autrefois « l’Arabie heureuse », était pour l’heure condamné à être malheureux.
Le climat bouleverse le calendrier des crues
Au cours du demi-siècle écoulé, les pics de débit des cours d’eau européens sont devenus plus précoces dans certaines régions, plus tardifs dans d’autres.
Les inondations sont les catastrophes naturelles les plus meurtrières et les plus destructrices au niveau mondial, provoquant plus de 100 milliards de dollars (85 milliards d’euros) de dégâts par an en moyenne. Même lorsqu’elles n’entraînent pas de débordements dévastateurs, les crues des fleuves et des rivières peuvent causer de sévères dommages aux infrastructures et aux écosystèmes. D’où l’intérêt de l’étude à grande échelle publiée jeudi 10 août dans la revue Science. Menée par une cinquantaine de chercheurs européens, elle révèle que sur le Vieux Continent, le climat a chamboulé le calendrier de ces phénomènes au cours du demi-siècle écoulé.
Les scientifiques s’étaient jusqu’ici surtout intéressés à l’impact du réchauffement climatique sur l’ampleur des inondations. Günter Blöschl (Université technique de Vienne) et ses collègues se sont penchés, eux, sur l’influence du changement climatique sur la date de survenue des crues.
La dynamique et l’intensité de ces dernières sont régies par les épisodes de précipitations extrêmes, mais elles dépendent aussi d’autres facteurs, comme l’artificialisation des sols qui favorise le ruissellement, la canalisation des cours d’eau qui accélère leur écoulement, ou le type de cultures qui affecte la capacité de rétention d’eau du milieu naturel.
« Sous les climats tempérés, il existe un signal saisonnier bien marqué pour les crues, précise Eric Sauquet, hydrologue à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea), cosignataire de l’étude. Elles se produisent principalement entre l’automne et le début du printemps, lorsque la recharge des nappes souterraines amène celles-ci à saturation en plaine, ou à la fin du printemps avec la fonte des neiges en montagne. »
Quinze jours d’avance
Les chercheurs ont collationné, sur les années 1960-2010, les données recueillies par plus de 4 200 stations hydrométriques...
Onze pays européens touchés par le scandale des œufs contaminés
Des lots ont été identifiés en France. En Belgique et aux Pays-Bas, les policiers ont mené des perquisitions et arrêté deux suspects.
La Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni mais également la France. De nombreux pays européens sont concernés par le scandale des œufs contaminés au fipronil – un insecticide dont l’usage sur des animaux destinés à la consommation est interdit.
C’est pourquoi la Commission européenne va convoquer les pays de l’UE touchés par ce scandale « dès que l’ensemble des faits seront établis », a annoncé, vendredi 11 août, le commissaire à la santé, Vytenis Andriukaitis.
« J’ai proposé de tenir une réunion de haut niveau rassemblant les ministres concernés ainsi que les représentants des agences de sécurité alimentaires dans tous les Etats membres impliqués », a-t-il expliqué dans un message écrit, précisant en avoir déjà discuté avec les ministres allemand, belge et néerlandais.
D’où est parti ce scandale ?
La Belgique a été officiellement alertée début juin par un exploitant. En suivant la piste du traitement contre le pou rouge, l’agence sanitaire du pays établit un lien avec les Pays-Bas au travers d’une firme locale qui a reconditionné un produit supposé naturel pour désinfecter les poulaillers. Selon les médias belges et néerlandais, cette entreprise, ChickFriend, a acheté son désinfectant à une autre société dans le nord de la Belgique, Poultry-Vision.
La Belgique est le premier pays de l’Union européenne (UE) à informer de ses inquiétudes la Commission européenne, le 20 juillet, par l’intermédiaire du système d’alerte mis en place en cas de risque pour la santé des consommateurs.
Le 1er août, La Haye annonce qu’une substance toxique, le fipronil, a été détectée dans des centaines de milliers d’œufs et que des dizaines d’élevages de volaille sont bloqués. Mais les autorités belges affirment que les Pays-Bas ont été alertés de la présence de fipronil dans des œufs dès novembre 2016. Ce que La Haye dément.
Depuis, des dizaines de millions d’œufs ont été retirés de la vente dans huit pays européens après les premières révélations faites aux Pays-Bas début août.
L’Allemagne estime qu’au moins trois millions d’œufs contaminés lui ont été livrés depuis les Pays-Bas. La Belgique a procédé à des retraits préventifs dès juillet, sans en préciser l’ampleur. La présence d’œufs contaminés est aussi attestée en Suède, en Suisse, en France, au Royaume-Uni et au Luxembourg.
Une tonne de jaunes d’œufs liquides contaminés au fipronil a également été découverte dans un entrepôt situé à l’ouest de la Roumanie, à Timisoara, a annoncé, jeudi, l’autorité sanitaire et vétérinaire du pays. Cette dernière a toutefois précisé qu’« aucune quantité » n’avait été mise en vente.
Le Danemark a également annoncé, jeudi, que vingt tonnes d’œufs contaminés au fipronil ont été retrouvés dans le pays. La société danoise Danaeg Products avait reçu ces œufs durs écalés d’un fournisseur belge. « Les œufs ont essentiellement été vendus à des cafétérias, à des cafés et à des traiteurs, et selon toute probabilité ils n’ont pas été vendus en grande quantité en commerces de détail », a précisé l’autorité alimentaire et vétérinaire du pays.
Enfin, les autorités slovaques ont découvert 21 lots d’œufs durs et écalés contaminés au fipronil dans un entrepôt situé dans le village de Vrbove, à l’ouest du pays.
Avec ces nouvelles découvertes, onze pays européens sont touchés par le scandale.
Qui est responsable ?
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes en Belgique et aux Pays-Bas pour retracer les circuits de commercialisation des lots contaminés.
Plusieurs perquisitions ont été menées, jeudi, lors d’une opération concertée dans les deux pays, aboutissant à l’interpellation, aux Pays-Bas, de deux dirigeants d’une des entreprises incriminées, ChickFriend. Deux suspects ont bien été arrêtés dans l’après-midi aux Pays-Bas, a confirmé le parquet néerlandais.
Les premières perquisitions avaient été menées en Belgique en juillet, chez la société identifiée par les médias locaux comme Poultry-Vision, dont un dirigeant a été entendu et où plus de 6 000 litres de produits interdits ont été saisis. Au total, onze perquisitions ont été menées « dans tout le pays » dans le cadre de l’enquête qui vise désormais vingt-six personnes et entreprises suspectes, selon le parquet d’Anvers.
En France, des lots de produits contaminés « identifiés »
Cinq sociétés françaises ont reçu des lots d’œufs contaminés au fipronil en provenance des Pays-Bas et de Belgique. Ces cinq « établissements d’ovoproduits [produits transformés à base d’œuf] » sont situés dans la Vienne, en Maine-et-Loire, dans le Pas-de-Calais, le Nord et le Morbihan. Ces ovoproduits servent notamment à la fabrication de plats préparés et de pâtes.
Un éleveur du Pas-de-Calais a spontanément déclaré l’utilisation du même insecticide, selon le ministère de l’agriculture. « Les analyses menées (…) s’avèrent positives, mais aucun œuf issu de cet élevage n’a été mis sur le marché », dit le ministère, annonçant que ces œufs « seront détruits ». Ila aussi annoncé, mercredi, une enquête nationale chez « l’ensemble des fabricants d’ovoproduits » agréés en France, qui sont au nombre de 80 environ.
Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a critiqué la Belgique et les Pays-Bas eu égard à leur information sur cette crise et il a regretté le laps de temps qui a séparé le moment où les produits incriminés ont été introduits sur le territoire français et le moment où la France en a été informée, ce qui ne « permettait pas de pouvoir réagir dès les premiers instants ».
« Nous souhaitons faire en sorte que nous puissions établir de meilleurs rapports de contrôle et de transparence avec nos partenaires, puisque les lots incriminés viennent à la fois des Pays-Bas et de la Belgique. »
Londres revoit son bilan à la hausse
Londres a annoncé, jeudi, que près de 700 000 œufs contaminés avaient été importés au Royaume-Uni, un nombre considérablement plus élevé que les 21 000 d’abord évoqués.
Ces œufs n’ont pas été directement vendus au public, mais ont été utilisés dans la fabrication de produits alimentaires, notamment de garnitures de sandwichs et d’autres produits réfrigérés comme des salades, a fait savoir l’autorité britannique de sécurité alimentaire dans un communiqué. Mais, selon l’agence, il est « très improbable que ces œufs posent un risque pour la santé publique ».
« De nombreux œufs contaminés ont été mélangés avec d’autres œufs ne provenant pas d’élevages affectés, de sorte que les résidus de fipronil sont fortement dilués. »
Le Venezuela s’est enfoncé dans une grave crise économique, politique et sociale. Fabrice Andreani, doctorant à l’université Lyon-2, répond à vos questions.
Sur le sable algérien, pas de « révolte du bikini » ni de débat sur le « burkini », mais des femmes confrontées à des comportements sexistes et à des harceleurs.
Zahra Chenaoui (contributrice Le Monde Afrique, Alger)
Au moins quarante-cinq nouveaux morts et 7 000 réfugiés ont été recensés depuis le début de juillet. L’ONU alerte sur des « signes avant-coureurs de génocide » dans le pays.
Santiago Maldonado a été vu pour la dernière fois le 1er août, alors que la gendarmerie dispersait un rassemblement de la communauté mapuche, en Patagonie.
Dans une tribune au « Monde », le spécialiste en relations internationales Boris Toucas constate une plus grande fermeté de Pékin à l’égard de Pyongyang.
Boris Toucas (Chercheur invité au think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), Washington DC)
Alors que le salaire minimum va augmenter de 16,4 % en 2018, le nouveau président Moon Jae-in a promis de réduire le chômage des jeunes et les écarts de revenus.
« Nouvelles routes de la soie » (5/8). Au-delà des déclarations d’amitié entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, les projets communs ont du mal à décoller.
Après les nouvelles sanctions et les menaces de Donald Trump, la Corée du Nord a surenchéri en dévoilant un plan détaillé pour tirer une salve de missiles vers l’île américaine de Guam.
Sous pseudonyme, elles évoquent les incertitudes au sujet de leur avenir, y compris en ce qui concerne un éventuel renvoi ou leurs droits à la retraite.
Depuis décembre 2013, ce pays est plongé dans une violente guerre civile, une grave crise alimentaire et une épidémie de choléra touche la population. Le photographe italien Fabio Bucciarelli a suivi, en avril et en mai, une ONG italienne qui lutte contre ce fléau.
Dans son livre blanc annuel, le ministère de la défense nippon s’inquiète du « nouveau degré de menace » que représente le régime de Pyongyang, eu égard à ses progrès technologiques en matière nucléaire et balistique.
Le Golfe, au-delà du pétrole (4|6). Pour diversifier une économie assise sur l’or noir, le prince héritier mise sur les loisirs, avec pour instruments Mozart ou Chuck Berry. Un vrai séisme dans un royaume ultraconservateur.
Le président cubain, Raul Castro, a assuré mercredi à son homologue et allié vénézuélien, Nicolas Maduro, qu’il ne « sera[it] pas seul » dans son combat politique.
Le 8 août, Trump a promis « le feu et la colère » à la Corée du Nord, qui lui a répondu en menaçant de s’en prendre à l’île de Guam. Retour en images sur l’escalade verbale du président américain.
Le tremblement de terre, qui a également fait 247 blessés dont 40 grièvement, est survenu dans une zone en haute altitude et difficile d’accès où se trouve notamment la réserve de Jiuzhaigou – l’un des parcs naturels les plus réputés du pays.
Le président cubain, Raul Castro, a assuré mercredi à son homologue et allié vénézuélien, Nicolas Maduro, qu’il ne « sera[it] pas seul » dans son combat politique.
Le 8 août, Trump a promis « le feu et la colère » à la Corée du Nord, qui lui a répondu en menaçant de s’en prendre à l’île de Guam. Retour en images sur l’escalade verbale du président américain.
Le tremblement de terre, qui a également fait 247 blessés dont 40 grièvement, est survenu dans une zone en haute altitude et difficile d’accès où se trouve notamment la réserve de Jiuzhaigou – l’un des parcs naturels les plus réputés du pays.
« Nouvelles routes de la soie » (4/8). Le premier minstre indien a lancé un projet de route commerciale : le « corridor de la croissance Asie Afrique ». Objectif : contrer l’influence chinoise.
James Mitchell et Bruce Jessen avaient encouragé l’utilisation de la simulation de noyade, de la faim ou le fait d’attacher des détenus dans des positions douloureuses.
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Le nombre de réfugiés s’élève à plus d’un demi-million et les morts se multiplient. L’ONU craint une rechute dans une crise humanitaire « de grande ampleur ».
Des femmes turques réclament le droit de s’habiller comme elles veulent. La chercheuse Sophie Bessis analyse l’évolution rigoriste d’une partie du pays.
Les Nations unies fustigent des « détentions arbitraires » et des « mauvais traitements ». Soixante-treize manifestants antigouvernementaux seraient morts depuis le mois d’avril.
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Certains ne jurent que par elles. Adoptées outre-Rhin au début des années 2000 pour réformer le marché de l’emploi, les lois Hartz – du nom de l’ancien directeur du personnel de Volkswagen, Peter Hartz, chargé de travailler sur le sujet – sont régulièrement présentées comme le secret du miracle économique allemand. Et si c’était un peu simpliste ? Voire partiellement faux ? A l’heure où la France est sur le point d’assouplir son code du travail en s’inspirant de Berlin, la question mérite d’être soulevée.
C’est ce que s’est employé à faire l’économiste allemand Christian Odendahl, membre du Centre for European Reform, un think tank européen basé à Londres. Il vient de publier une étude intitulée « Le mythe Hartz », où il fait tomber quelques idées reçues. « Beaucoup attribuent le succès économique allemand aux réformes Hartz et recommandent que le reste de l’Europe s’en inspire, détaille l’auteur. Mais il y a des raisons d’être sceptique. »
L’accompagnement des chômeurs durci
Pour le comprendre, il faut rappeler qu’au début des années 2000, l’Allemagne était considérée comme « l’homme malade de l’Europe ». Le taux de chômage culminait à 9,5 %, le déficit public à 4 % du produit intérieur brut (PIB), la croissance fléchissait… Pour inverser la tendance, le chancelier de l’époque, le social-démocrate Gerhard Schröder, a lancé les lois Hartz I à IV, adoptées entre 2003 et 2005.
Celles-ci ont, dans les grandes lignes, durci l’accompagnement des chômeurs afin de les encourager à accepter un emploi, instauré un statut d’autoentrepreneur, facilité l’usage des « mini-jobs », ces emplois à temps partiel peu taxés et précaires. Elles se sont en outre accompagnées d’une réduction de la période d’indemnisation du chômage et de la fin des départs anticipés en retraite.
« A première vue, ces mesures ont porté leurs fruits », reconnaît M. Odendahl. La croissance s’est ressaisie, le taux de chômage a nettement baissé...
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De plus en plus menacé par la communauté internationale, le gouvernement tente de rassurer sur « l’unité » de l’armée afin d’éviter une contagion dans ses rangs. L’opposition maintient la pression sur Maduro.
Les habitants Presidio Terrace ont découvert que leur rue avait été mise aux enchères et que des investisseurs possédaient désormais les trottoirs.
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La porte d’entrée du quartier Presidio Terrace le 7 août 2017 à San Francisco. Les propriétaires des luxueuses maisons ont eu la désagréable surprise d’apprendre que leur rue avait été vendue à un investisseur pour impayés d’impôts.
Ces jours-ci, le prix d’une maison à San Francisco (Californie) peut facilement dépasser un million de dollars (847 000 euros). Mais un investisseur avisé a acheté une rue entière dans le quartier le plus exclusif de la ville pour seulement 90 000 dollars (environ 76 250 euros). Le problème est que certains des résidents extrêmement riches de Presidio Terrace ne savaient pas que leur rue était en vente et ne sont pas ravis de leurs nouveaux propriétaires.
Presidio Terrace est une rue de forme ovale scellée par une porte du quartier Tony Presidio Heights. Doublée de palmiers imposants et de manoirs à plusieurs millions de dollars, elle a abrité, au cours des années, des résidents célèbres comme la sénatrice Dianne Feinstein ou la chef de file du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Les diplomates américains expulsés de Russie, Trump remercie Poutine
11/08/2017
Donald Trump a remercié jeudi son homologue russe Vladimir Poutine d'avoir décidé de réduire la voilure diplomatique américaine à Moscou, expliquant dans un message teinté d'ironie que cela allait permettre aux Etats-Unis d'économiser "beaucoup d'argent".
Dans un contexte diplomatique très tendu, avec des relations au plus bas depuis la Guerre froide entre les deux puissances, le président russe avait annoncé fin juillet une réduction drastique des personnes travaillant dans les missions américaines, diplomates ou personnel technique, sur son sol.
Il ironise sur la situation
"Je veux le remercier parce que nous essayons de diminuer nos dépenses et en ce qui me concerne, je suis très reconnaissant qu'il se sépare d'un grand nombre de personnes parce que maintenant nous avons de plus faibles dépenses", a déclaré le président américain, actuellement dans son golf de Bedminster (New Jersey), en semblant ironiser sur la situation.
"Il n'y a pas vraiment de raison pour qu'ils (les diplomates qui seront expulsés, Ndlr) y retournent. J'apprécie grandement le fait que nous ayons été capable de réduire la facture des Etats-Unis", a insisté le milliardaire. "Nous allons économiser beaucoup d'argent."
Une mesure d'ampleur inédite
En représailles à des votes du Congrès américain, qui a décidé d'imposer de nouvelles sanctions économiques à la Russie, l'homme fort du Kremlin a imposé ces mesures qui doivent prendre effet à compter du 1er septembre.
Le personnel de l'ambassade et des consulats américains devra être réduit de 755 personnes pour être ramené à 455, soit au niveau des effectifs des représentations russes aux Etats-Unis.
Cette mesure, d'une ampleur inédite, concerne l'ensemble du personnel, et va donc affecter le personnel local russe.
Selon une étude de 2013 du Département d'Etat américain, seul un quart des 1.200 membres des organes diplomatiques américains en Russie étaient des citoyens américains.
Toutefois, les diplomates américains qui retournent aux Etats-Unis resteront des employés du Département d'Etat.
La Russie assure que les sanctions votées par le Congrès américain « ne resteront pas sans réponse »
Les mesures décidées mardi par les parlementaires américains ont été prises sans consultation de l’UE et pourraient concerner des entreprises européennes. Réunion mercredi à Bruxelles.
Le Monde.fr avec AFP |
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/07/26/etats-unis-vote-de-nouvelles-sanctions-contre-la-russie_5164942_3222.html#gdO7YgfRE6jh2BEo.99
La Russie assure que les sanctions votées par le Congrès américain « ne resteront pas sans réponse »
Les mesures décidées mardi par les parlementaires américains ont été prises sans consultation de l’UE et pourraient concerner des entreprises européennes. Réunion mercredi à Bruxelles.
Le Monde.fr avec AFP |
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Les sanctions américaines contre la Russie sont promulguées, les Européens s’inquiètent
L’Union européenne craint que les mesures américaines compliquent son projet de gazoduc Nord Stream 2 et l’oblige à se fournir aux Etats-Unis pour échapper au gaz russe.
LE MONDE |
La réaction n’a pas tardé. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, s’est dit prêt à prendre des « contre-mesures » à l’égard des Etats-Unis si les nouvelles sanctions économiques contre la Russie, promulguées mercredi 2 août par Donald Trump, devaient léser des entreprises européennes.
« Nous sommes préparés : nous devons défendre nos intérêts économiques et nous le ferons », a expliqué M. Juncker à la radio allemande ARD. Pas un hasard, sans doute : ce sont surtout de grandes entreprises allemandes du secteur de l’énergie qui pourraient voir leurs intérêts en Russie menacés. Et c’est le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l’Allemagne, qui serait entravé.
M. Juncker avait demandé à ses services de préparer une riposte éventuelle au projet américain, qui vise prioritairement le secteur énergétique russe, mais aussi la Corée du Nord et l’Iran. Il se dit « satisfait » que la version initiale du texte a été revue et que les sanctions ne puissent – en théorie – être décidées qu’en concertation avec les alliés des Etats-Unis. « Or, je considère encore que nous sommes des alliés », a-t-il expliqué.
Si l’Union compte exercer sa vigilance, c’est parce que le projet américain vise le transport d’énergie, la maintenance des canalisations de gaz russe alimentant l’Ukraine et, peut-être, la diversification d’approvisionnement pour les pays baltes. M. Juncker n’a, en revanche, pas évoqué, mercredi, Nord Stream 2, qui divise toujours les Etats de l’UE et risque, en réalité, d’accroître la dépendance de l’Europe – et de l’Allemagne en particulier – à l’égard de la Russie et du géant Gazprom, qui couvre déjà 45 % des besoins en gaz de la zone euro.
Le contrat de financement (plus de 9 milliards d’euros) a été bouclé en avril, mais plusieurs pays de l’Est et diverses associations écologistes continuent de s’opposer à la réalisation du projet, censé être opérationnel en 2019.
Si l’UE refuse d’être davantage dépendante de la Russie – à l’égard de laquelle elle maintient, par ailleurs, sa propre politique de sanctions –, elle devra se tourner vers d’autres fournisseurs. Ils ne sont pas légion et au premier rang de ceux-ci figurent… les Etats-Unis. Devenus le premier producteur mondial de gaz de schiste, ils tentent d’exporter massivement leur gaz naturel liquéfié (GNL), présenté comme une alternative à la production russe. D’où le soupçon qu’au-delà des sanctions visant Moscou, les parlementaires du Congrès veulent surtout favoriser leurs entreprises en empêchant Nord Stream 2, qu’ils décrivent comme « présentant des risques » pour l’UE.
« Guerre économique totale »
M. Trump a, pour sa part, signé sans enthousiasme – et sans la présence habituelle des caméras – le texte qui lui a été imposé par le Congrès, le jugeant « très imparfait » et comportant des clauses « non conformes à la Constitution ». Les élus américains entendaient officiellement sanctionner Moscou pour l’annexion de la Crimée, son rôle en Ukraine et surtout son ingérence dans l’élection présidentielle américaine.
Malgré ses évidentes réticences et ses craintes de voir ses relations avec le Kremlin se compliquer un peu plus, le président américain n’a pas opposé son veto : le projet avait été approuvé à la quasi-unanimité et aurait, s’il s’y était opposé, été revoté aux deux tiers, ainsi que l’exige la procédure constitutionnelle. « Je promulgue cette loi au nom de l’union nationale », a indiqué M. Trump, en déplorant la limitation de sa marge de manœuvre et de sa capacité à rapprocher les Etats-Unis de « la Chine, la Russie et la Corée du Nord ».
Moscou a réagi, mercredi soir, en estimant que la promulgation « ne change rien ». En guise de représailles, le Kremlin a ordonné le week-end dernier le départ de 755 des 1 200 personnes rattachées à l’ambassade et aux services consulaires américains dans la capitale russe. Le premier ministre, Dmitri Medvedev, considère que les nouvelles sanctions constituent « une déclaration de guerre économique totale contre la Russie ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/08/03/les-sanctions-americaines-contre-la-russie-sont-promulguees-les-europeens-s-inquietent_5168149_3214.html#cEmMELzVD1v5ZAu8.99
Donald Trump, gendarme du monde
Sur la Corée du Nord comme avec le Venezuela, le président des Etats-Unis a opté pour une posture interventionniste qu’il avait pourtant rejetée lors de sa campagne.
Le président Donald Trump s’exprime à propos de la Corée du Nord devant la presse, dans le New Jersey, le 11 août 2017.
Au quatrième jour de son escalade verbale avec la Corée du Nord, Donald Trump a résolument endossé un costume qu’il avait pourtant repoussé avec fermeté pendant la campagne présidentielle : celui de gendarme du monde.
Le président des Etats-Unis, littéralement intarissable depuis qu’il s’est lancé dans cette joute périlleuse, a en effet choisi ce registre en défendant une nouvelle fois son ton agressif vis-à-vis du régime de Kim Jong-un.
Interrogé dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey – où il devait passer une partie des deux semaines de vacances initialement prévues –, sur les inquiétudes que ses déclarations belliqueuses pouvaient susciter en Corée du Sud, en première ligne face à Pyongyang, M. Trump a assuré que les habitants de ce pays « se sentent certainement plus rassurés avec moi qu’avec, par le passé, d’autres présidents ». « Parce que personne n’a vraiment fait le travail qui aurait dû être accompli », a-t-il jugé.
« C’est pourquoi nous sommes dans cette situation horrible en ce moment, a-t-il poursuivi. Et c’est une très mauvaise situation. Une situation très dangereuse. Et cela ne continuera pas, je peux vous le dire », a-t-il ajouté. « Je pense donc que la Corée du Sud est très satisfaite. Vous ne mentionnez pas le Japon, mais je pense que le Japon est très content du travail que nous accomplissons. Je pense qu’ils sont très impressionnés par [notre] travail », a-t-il indiqué au journaliste qui l’interrogeait.
Se démarquer de Barack Obama
Cette conversion a été vérifiée lorsqu’une question lui a été posée à propos du Venezuela, pays paralysé par un climat de guerre civile. « Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire », a assuré M. Trump, qui a refusé de donner plus de détails.
« Nous avons des troupes dans le monde entier qui sont parfois très loin. Le Venezuela n’est pas très éloigné et...
Donald Trump n’exclut pas l’« option militaire » au Venezuela
Le ministre de la défense vénézuélien a qualifié d’« acte de folie, de suprême extrémisme », les menaces du président américain.
Le Monde.fr avec AFP et AP |
« Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire. » C’est ce qu’a déclaré aux journalistes, depuis son golf du New Jersey, vendredi 11 août, le président américain, Donald Trump. Quelques heures plus tard, le ministère des affaires étrangères vénézuélien a annoncé qu’il préparait un communiqué en réponse aux « menaces impérialistes ».
C’est un « acte de folie, un acte de suprême extrémisme », a estimé le ministre de la défense du pays, Vladimir Padrino, à la télévision nationale. Dénonçant « une élite extrémiste qui gouverne les Etats-Unis », ce dernier a promis qu’en cas d’agression, ils seraient « tous au premier rang pour défendre les intérêts et la souveraineté de [leur] Venezuela bien-aimé ».
Depuis quelques semaines, le ton est monté entre le locataire de la Maison Blanche et son homologue Nicolas Maduro, alors que le pays est traversé par une grave crise politique sur fond de reprise en main des institutions par le gouvernement chaviste [du nom de l’ancien chef de l’Etat vénézuélien Hugo Chavez].
« Nous avons des troupes dans le monde entier, qui sont parfois très loin. Le Venezuela n’est pas très éloigné et les gens souffrent et meurent », a fait valoir M. Trump, vendredi, entouré du secrétaire d’Etat Rex Tillerson et de l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley. Appelé à donner des précisions sur cette annonce, le président est resté évasif :
« Nous n’en parlons pas,maisune option militaire est assurément une voie que nous pourrions suivre. »
Interrogé sur cette annonce, le Pentagone s’est borné à indiquer, par la voix de son porte-parole Eric Pahon, qu’il n’avait « à ce stade » reçu aucune consigne sur ce dossier. Washington et Caracas, qui n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais dont les relations s’étaient quelque peu améliorées à la fin du mandat de Barack Obama, conservent des liens économiques et commerciaux étroits, avant tout dans l’industrie pétrolière.
Sanctions américaines
Début août, les Etats-Unis ont infligé des sanctions au président Maduro, qu’ils ont qualifié de « dictateur ». La réaction de Washington est survenue au lendemain de l’élection controversée de l’Assemblée constituante voulue par le dirigeant socialiste, un scrutin marqué par des violences qui ont fait dix morts.
Il est extrêmement rare que le gouvernement américain prenne des mesures contre un chef d’Etat étranger en exercice. M. Maduro est seulement le quatrième responsable à être ainsi sanctionné, rejoignant le Syrien Bachar Al-Assad, le Nord-coréen Kim Jong-un et le Zimbabwéen Robert Mugabe.
Le socialiste souhaite que cette discussion ait lieu par téléphone ou qu’elle se fasse à New York à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies, prévue mi-septembre. Tout en disant souhaiteravoir des relations « normales » avec les Etats-Unis, il a averti M. Trump que son pays répondrait « avec les armes à la main » à une éventuelle agression. « Le Venezuela ne se rendra jamais (…), devrait savoir l’empire américain », a-t-il résumé.
Le président américain acceptera de parler avec son homologue vénézuélien « dès que la démocratie sera rétablie », a annoncé la Maison Blanche. Selon celle-ci, M. Maduro a sollicité vendredi un nouvel entretien avec M. Trump.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/12/donald-trump-n-exclut-par-l-option-militaire-au-venezuela_5171617_3222.html#ZYLqZqXdFMALI1yH.99
La Chine et la Russie invitent les Etats-Unis à la retenue
Moscou et Pékin proposent l’arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens et des manœuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
LE MONDE |
Des rubans appelant à la paix et à la réunification des deux Corées, près de la zone démilitarisée entre les deux pays, le 11 août.
L’unanimité manifestée au Conseil de sécurité des Nations unies, une semaine plus tôt, a fait place, vendredi 11 août, à l’inquiétude à la suite de l’escalade verbale entretenue pendant toute la semaine par le président des Etats-Unis, Donald Trump, vis-à-vis de la Corée du Nord. Par la voix de son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la Russie a assuré ainsi être « très inquiète » des risques de conflit jugés « très élevés » entre les deux pays, compte tenu des « menaces directes d’employer la force ».
La Russie « fera tout » pour qu’une confrontation entre les deux pays n’ait pas lieu, a assuré M. Lavrov. Il a rappelé que Moscou et Pékin ont proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double « moratoire » : l’arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens d’une part et celui des manœuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud d’autre part. « Je considère que lorsqu’on en arrive presque à la bagarre, celui qui doit faire en premier un pas pour s’éloigner de la ligne dangereuse est celui qui est le plus fort et le plus intelligent », a déclaré le ministre russe dans une allusion claire aux Etats-Unis. « Nous gardons espoir », a-t-il conclu.
Alors que Washingtonrefuse que les essais nord-coréens, jugés illégaux, soient placés sur le même pied que des manœuvres qui entrent dans le cadre d’une alliance militaire, la Chine a réagi sur le même ton que la Russie. « Nous appelons toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et leurs actions, et à agir davantage pour apaiser les tensions », a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, dans un communiqué. Il leur faut s’efforcer de « renforcer leur confiance mutuelle plutôt que de recourir à de vieilles recettes consistant à enchaîner les démonstrations de force à tour de rôle », a estimé M. Geng.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/12/la-chine-et-la-russie-invitent-les-etats-unis-a-la-retenue_5171634_3222.html#klDHBZ2M33sABZsB.99
« Nouvelles routes de la soie » 7/8. Le chantier de 1,8 milliard de dollars permettrait de relier Belgrade à Budapest en trois heures, au lieu des huit nécessaires actuellement.
Le port stratégique de Darwin appartient à une entreprise chinoise et accueille des soldats américains : c’est le symbole du dilemme qui se pose à Canberra. Son principal partenaire commercial, la Chine, est aussi le rival le plus sérieux de son allié historique, les Etats-Unis.
Des responsables politiques des deux camps critiquent la réaction du président après les violences qui ont fait un mort en Virginie, y compris dans son propre camp.
Téhéran a décidé d’allouer 220 millions d’euros au « développement du programme de missiles ». Une « première action » pour répondre aux sanctions des Etats-Unis.
Après avoir affiché leur division, les ministres du gouvernement May semblent s’être mis d’accord sur la nécessité de quitter le marché et l’union douanière dès mars 2019
Au moins quarante personnes sont mortes au Népal dans des inondations, tandis qu’un glissement de terrain a tué au moins six personnes en Inde.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/#dmxKah2mkSAuTGpc.99
Comment expliquer la longue crise que traverse le Venezuela ?
LE MONDE |
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En 2013, au Venezuela, Nicolas Maduro est arrivé au pouvoir après la mort d’Hugo Chavez. Un an plus tard, le nouveau président faisait face à un vaste mouvement de contestation dans son pays. Depuis quatre mois, le mouvement s’est intensifié, entraînant la mort de 125 personnes et faisant plusieurs centaines de blessés. De plus en plus isolé, le Venezuela fait aujourd’hui l’objet de dénonciations à l’échelle internationale. Douze pays d’Amérique condamnent la « rupture de l’ordre démocratique » dans le pays, après l’élection de la très contestée Assemblée nationale constituante, et l’ONU parle « d’usage excessif de la force » et évoque des « détentions arbitraires ».
Alors que 70 % des familles vénézuéliennes vivent sous le seuil de pauvreté, comment expliquer cette crise globale que rencontre ce pays qui était, il y a peu encore, le plus riche d’Amérique latine ? De quoi se compose l’opposition à Nicolas Maduro ? Comment entrevoir une sortie de crise ? Fabrice Andreani, doctorant à l’université Lyon-II et chargé de cours à Sciences Po Lyon
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Des migrants arrivent sur une plage espagnole, sous les yeux des touristes
LE MONDE |
Des dizaines de migrants ont débarqué sur une plage mercredi 9 août sous les yeux de nombreux touristes à Cadix, en Espagne. Quittant une petite embarcation sombre, ils se sont précipités sur le rivage.
Selon le journal espagnol en ligne El Confidential, il y aurait eu autant d’arrivées dans cette région au premier trimestre 2017 que pendant l’année 2016.
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Deux attaques à la voiture bélier ont été perpétrées à Barcelone et Cambrils, villes séparées d’une centaine de kilomètres. Elles ont fait au moins 14 morts et une centaine de blessés. Quatre personnes ont été arrêtées.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/#DG84hdFLFCrrXr88.99
En première ligne, le Japon craint une escalade entre les Etats-Unis et la Corée du Nord
La nouvelle flambée de tensions sert les ambitions de Shinzo Abe de renforcer les capacités militaires du pays.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Philippe Pons (Tokyo, correspondant) et Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)
Le déploiement d’une batterie antimissile dans le département de Hiroshima, qui se trouve sur la route d’un éventuel missile nord-coréen lancé sur Guam, est très symbolique pour les Japonais. Hiroshima, première victime du feu nucléaire le 6 août 1945, suivie par Nagasaki trois jours plus tard, est la ville de la paix, du « jamais plus ». Depuis, le Japon a vécu en paix. Mais il se découvre vulnérable.
La quinzaine de missiles lancés cette année par la Corée du Nord, dont les deux derniers intercontinentaux, sont tombés au large du Japon. Si Pyongyang tirait des missiles en direction de Guam, ils passeraient au-dessus du pays, comme ce fut le cas en 1998 lorsqu’un missile (une fusée porteuse de satellite, selon Pyongyang) survola le nord de l’Archipel avant de s’abîmer dans la Pacifique.
Outre Hiroshima, des batteries antimissiles Patriot PAC-3 ont été déployées dans trois autres départements (Ehime, Kochi et Shimane). Elles n’ont pas la capacité d’intercepter d’éventuels missiles mais de détruire des morceaux d’un engin désintégré qui pourraient retomber sur le territoire nippon.
Dans son discours le 15 août, jour de la reddition du Japon il y a 72 ans, le premier ministre, Shinzo Abe, s’est engagé « à ne pas répéter le même désastre » et « à faire face avec humilité à l’histoire ». Auparavant, il avait néanmoins fait déposer comme chaque année une offrande au sanctuaire Yasukuni où sont honorées les âmes des morts pour la patrie dont quatorze condamnés pour crime de guerre. Ce sanctuaire est considéré par la Chine et la Corée du Sud comme le symbole du militarisme. Cette année, aucun ministre en exercice ne s’y est rendu afin, semble-t-il, de ne pas accentuer les tensions régionales.
Depuis la défaite de 1945, le Japon a bénéficié de la pax americana dont il est un pilier : le pays a notamment servi de base arrière aux forces américaines en Corée et au Vietnam. La nouvelle flambée de tension..
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2017/08/16/en-premiere-ligne-le-japon-craint-une-escalade-entre-les-etats-unis-et-la-coree-du-nord_5172762_3210.html#MTsqdjG8hbsFYGm0.99
Venezuela : Donald Trump n’exclut pas « une possible option militaire »
Les Etats-Unis ont déjà personnellement sanctionné le président Maduro, qualifié de « dictateur ». Au Venezuela, on dénonce « un acte de suprême extrémisme ».
Le Monde.fr avec AFP et AP | • Mis à jour le | Par Marie Delcas (Bogota, correspondante)
Jeudi 10 août 2017, à Caracas, la nouvelle Assemblée constituante confirmait – à l’unanimité – le président Nicolas Maduro dans ses fonctions de « président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela ». Le lendemain, dans son club de golf du New Jersey, où il est en vacances, Donald Trump faisait savoir que les Etats-Unis n’excluaient pas une intervention militaire dans ce pays d’Amérique du Sud :
« Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si c’est nécessaire, a dit le président américain. Nous avons des troupes dans le monde entier, parfois très loin. Le Venezuela n’est pas très loin. Et les gens souffrent et meurent. »
M. Trump s’est abstenu de répondre à la question de savoir si une éventuelle opération serait menée par les Etats-Unis et si son gouvernement cherchait « un changement de régime ».« Nous n’allons pas faire de commentaires sur ce point », a-t-il répondu aux journalistes présents.
Au nom du gouvernement vénézuélien, le ministre des communications, Ernesto Villegas, a dénoncé « la menace la plus grave et la plus insolente jamais proférée contre la patrie de Simon Bolivar », le héros de l’indépendance latino-américaine cher à l’ex-président Hugo Chavez. Le ministre de la défense, le général Vladimir Padrino, a, pour sa part, évoqué « un acte de folie d’un extrémisme suprême ».
« Illégitime Assemblée constituante »
Deux jours plus tôt, le département du Trésor américain avait élargi sa liste vénézuélienne de sanctions financières, en ciblant huit responsables chavistes, dont Adan Chavez, frère de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013). Tous sont visés pour avoir contribué à la mise en place de « l’illégitime Assemblée constituante ».Leurs avoirs aux Etats-Unis ont été gelés. Qualifié par le gouvernement américain de « dictateur », le président Nicolas Maduro a été inclus sur la liste noire la semaine dernière, rejoignant le groupe restreint des présidents en exercice sanctionnés par Washington. « Ce régime est inacceptable et les Etats-Unis se tiendront au côté de l’opposition contre la tyrannie jusqu’à ce que le Venezuela restaure une démocratie prospère et pacifique », avait déclaré le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.
Le Venezuela a été suspendu du marché commun sud-américain du Mercosur et il est, d’ores et déjà, l’objet de sanctions régionales. Vendredi, le gouvernement péruvien a expulsé l’ambassadeur en poste à Lima. Mercredi, 12 pays latino-américains y avaient signé une déclaration dénonçant la suspension de la démocratie, la violation des droits de l’homme et la violence de la répression au Venezuela.
Jeudi, s’adressant à l’Assemblée constituante, M. Maduro avait dit souhaiter« une conversation personnelle » avec son homologue américain. Il avait suggéré qu’elle se tienne par téléphone ou à New York en septembre, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies. « S’il est autant intéressé par le Venezuela, je suis là, je suis le chef de ce qui l’intéresse », avait lancé M. Maduro, en précisant toutefois qu’il répondrait « les armes à la main »à une agression américaine.
Depuis la tentative de coup d’Etat ratée de 2002, le gouvernement chaviste n’a cessé de dénoncer les visées de « l’empire » sur les réserves pétrolières du Venezuela. Selon M. Maduro, les Américains et la guerre économique qu’ils mènent contre son pays, de mèche avec l’opposition, sont les responsables de la grave crise que traverse le Venezuela. La tension entre les deux pays (qui ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs en 2010) n’a pas mis fin aux échanges économiques et commerciaux. Les Etats-Unis continuent d’importer 740 000 barils de brut vénézuélien par jour.
Les propos de Donald Trump font-ils le jeu de Nicolas Maduro ? José Miguel Vivanco, directeur pour l’Amérique latine de l’organisation Human Rights Watch, écrit sur son compte Twitter : « Depuis qu’Hugo Chavez l’a désigné comme son successeur, Nicolas Maduro n’avait pas reçu d’aussi beau cadeau que celui que vient de lui faire Donald Trump. »« Nous nous sommes toujours opposés et nous nous opposerons toujours à toute intervention militaire contre le Venezuela », déclare, pour sa part, Rafael Uzcategui, directeur de l’organisation des droits de l’homme Provea.
« Nous sommes la majorité »
Les dirigeants de la coalition d’opposition (Table d’unité démocratique, MUD) sont, eux, restés discrets. Nombreux sont les opposants de base qui rêvent de voir les soldats américainsdébarquer« enfin ». Encore un sujet qui divise l’opposition. Jeudi, la MUD, qui a boycotté l’élection constituante, a annoncé qu’elle présenterait des candidats aux élections régionales. L’élection des gouverneurs, qui aurait dû avoir lieu à la fin de 2016, est maintenant programmée pour le 10 décembre. « En 2005, nous avons commis une énorme erreur en nous retirant des parlementaires, explique le député d’opposition José Guerra. Nous sommes la majorité et nous allons le prouver dans les urnes. »
Vendredi, deux dirigeants de la MUD ont annoncé qu’ils faisaient scission : l’ex-maire de Caracas, Antonio Ledezma, et Maria Corina Machado. « Nous ne pouvons légitimer le Conseil national électoral [CNE], ni tomber dans le piège que nous tend le gouvernement, ni trahir la lutte que nous menons depuis cent trente-deux jours », a déclaré Maria Corina Machado, en annonçant qu’elle quittait la MUD.
Le CNE a d’ores et déjà empêché un certain nombre de candidats de se présenter aux élections régionales. « Celui qui veut participer doit avoir un certificat de bonne conduite délivré par l’Assemblée nationale, un certificat qui dit que vous n’avez jamais appelé à mettre le feu au Venezuela », a, pour sa part, déclaré le constituant Diosdado Cabello, considéré comme le numéro deux du gouvernement.
L’assemblée « souverainissime » – qui a supplanté l’Assemblée nationale, où l’opposition est
majoritaire – devrait siéger deux ans, a fait savoir M. Cabello, tout en précisant qu’elle pourrait prolonger ses travaux « quatre, cinq ou six ans ». Le mandat de Nicolas Maduro s’achève en 2019.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/12/donald-trump-n-exclut-par-l-option-militaire-au-venezuela_5171617_3222.html#ot8SGpfWqdobRdEm.99
Editorial. La condamnation, le 17 août, de trois opposants au régime chinois illustre à nouveau la volonté de Xi Jinping de ne laisser aucune chance aux Hongkongais de montrer l’exemple démocratique.
28 mars 2017 - Tensions très élevées entre la Grèce et la Turquie ... et les discussions visant à réunir les communautés grecque et turque séparées en sont à un point critique, ... Pingback: Fiche thématique – Tensions et conflits – La Grèce ...
2 févrrier 2017 - Les autorités turques accusent la Grèce de se livrer à des provocations et mettent en garde ... La Turquie a exprimé son mécontentement après la décision de la justice grecque de refuser la ..... Ainsi il y aura moins de conflits.
Les autorités turques accusent la Grèce de se livrer à des provocations et mettent en garde contre un "point de non-retour" si les tensions continuent de s'aggraver entre les deux pays.
Hier, Athènes a signalé des incursions caractérisées d'un avion militaire turc au dessus de la mer Egée, ce que le ministre grec de la Défense Panos Kammenos a qualifié de "comportement de cow-boy".
"Cela fait longtemps que la Grèce fait de la provocation. Nous nous comportons raisonnablement afin qu'il n'y ait pas de tensions avec nos voisins", affirme le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu cité par le quotidien Hurriyet.
"Nous savons comment apporter la réponse appropriée. Si la situation se dégrade, ce qu'à Dieu ne plaise, si se produit un indicent hasardeux, il n'y aura pas de retour", ajoute-t-il.
Les mutilations sexuelles féminines sont des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales.
Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes.
Elles peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, et par la suite des kystes, des infections, la stérilité, des complications lors de l'accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né.
On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l'Asie où ces pratiques sont concentrées.(1)
Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l'enfance et l'âge de 15 ans.
Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
Les mutilations sexuelles féminines recouvrent toutes les interventions incluant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.
Cette intervention est le plus souvent pratiquée par des circonciseurs traditionnels, qui jouent souvent un rôle central dans les communautés, notamment en tant qu'accoucheurs. Dans de nombreux endroits, les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées par le personnel médical du fait de la croyance erronée selon laquelle l’intervention est moins dangereuse lorsqu’elle est médicalisée (1).
L’OMS engage vivement les professionnels de santé à ne pas se livrer à de telles pratiques.
Les mutilations sexuelles féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes. Elles sont le reflet d'une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l'égard des femmes. Elles sont presque toujours pratiquées sur des mineures et constituent une violation des droits de l'enfant. Ces pratiques violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, le droit d'être à l'abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsqu'elles ont des conséquences mortelles.
Classification
Les mutilations sexuelles féminines se classent en 4 catégories:
Type 1- la clitoridectomie: ablation partielle ou totale du clitoris (petite partie sensible et érectile des organes génitaux féminins) et, plus rarement, seulement du prépuce (repli de peau qui entoure le clitoris).
Type 2 - l'excision: ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres (replis internes de la vulve), avec ou sans excision des grandes lèvres (replis cutanés externes de la vulve).
Type 3 - l'nfibulation: rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, réalisé en sectionnant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, parfois par suture, avec ou sans ablation du clitoris (clitoridectomie).
Type 4 - les autres interventions: toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple, piquer, percer, inciser, racler et cautériser les organes génitaux.
La désinfibulation fait référence à la pratique consistant à sectionner la cicatrice vaginale chez une femme qui a subi une infibulation, ce qui est souvent nécessaire pour remédier aux complications sanitaires et à la souffrance ainsi que pour permettre les rapports sexuels ou faciliter l’accouchement.
Aucun bienfait pour la santé, seulement des dangers
Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes. Elles comportent l’ablation de tissus génitaux normaux et sains ou endommagent ces tissus et entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin. D’une manière générale, plus l’intervention est importante, plus les risques augmentent.
Les complications immédiates peuvent être douleur violente, choc, hémorragie, tétanos ou septicémie (infection bactérienne), rétention d'urine, ulcération génitale et lésion des tissus génitaux adjacents.
Les conséquences immédiates sont notamment:
douleur violente;
saignements excessifs (hémorragie);
gonflement des tissus génitaux;
fièvre;
infections, telles que le tétanos;
problèmes urinaires;
problèmes de cicatrisation de la blessure;
lésions des tissus génitaux adjacents;
état de choc;
décès.
Les conséquences à long terme sont notamment:
des problèmes urinaires (miction douloureuse, infections des voies urinaires);
des problèmes vaginaux (pertes vaginales, ulcération, vaginose bactérienne et autres infections);
des problèmes menstruels (règles douloureuses, difficultés d’écoulement du sang menstruel, etc.);
des problèmes liés aux tissus cicatriciels et chéloïdes;
des problèmes sexuels (douleur pendant les rapports sexuels, diminution du plaisir sexuel, etc.);
un risque accru de complications lors de l’accouchement (accouchement difficile, hémorragie, césarienne, nécessité de réanimer le nourrisson, etc.) et de décès des nouveau-nés;
la nécessité de pratiquer ultérieurement de nouvelles opérations chirurgicales. Par exemple lorsque la mutilation aboutit à la fermeture ou au rétrécissement de l’orifice vaginal (type 3), il faudra procéder à une réouverture pour permettre à la femme d’avoir des rapports sexuels et d’accoucher (désinfibulation). Ainsi, l’orifice vaginal est parfois refermé à plusieurs reprises, y compris après un accouchement, ce qui accroît et multiplie les risques immédiats et à long terme;
des problèmes psychologiques (dépression, anxiété, stress post-traumatique, faible estime de soi, etc.).
Les mutilations sexuelles sont pour la plupart pratiquées sur des jeunes filles entre l'enfance et l'adolescence et à l'occasion sur des femmes adultes. Plus de 3 millions de jeunes filles par an sont menacées par ces pratiques.
Plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes sont victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains et du Moyen Orient où ces pratiques sont concentrées.(1)
Cette pratique est la plus commune dans l'ouest, l'est et le nord-est de l'Afrique, dans certains pays d'Asie et au Moyen-orient, ainsi que dans certaines communautés d'immigrants en Amérique du Nord et en Europe. C'est donc un problème mondial.
Facteurs culturels et sociaux
Les raisons pour lesquelles les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées varient d’une région à l’autre et au fil du temps, et divers facteurs socioculturels au sein des familles et des communautés sont en cause. Les raisons les plus fréquemment citées sont les suivantes:
Là où les mutilations sexuelles féminines relèvent d’une convention (norme) sociale, la pression sociale qui incite à se conformer à ce que font ou ont toujours fait les autres, ainsi que le besoin de reconnaissance sociale et la crainte du rejet par la communauté, constituent une forte motivation pour perpétuer cette pratique. Dans certaines communautés, les mutilations sexuelles féminines représentent une pratique quasi universelle, qui est très rarement contestée.
Les mutilations sexuelles féminines sont souvent considérées comme faisant partie de la nécessaire éducation d'une jeune fille et de sa préparation à l'âge adulte et au mariage.
Les mutilations sexuelles féminines sont souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié. Elles visent à assurer la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon les croyances de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aiderait les femmes à résister aux actes sexuels extraconjugaux. Lorsqu’une ouverture vaginale est obstruée ou rétrécie (type 3), la crainte de douleurs en cas de réouverture, et la peur que cette réouverture soit découverte, sont aussi censées décourager les femmes d’avoir des relations sexuelles hors mariage.
On pratique ces mutilations dans les environnements où l'on croit que cela favorise le marriage de la jeune fille.
Les mutilations sexuelles féminines sont associées à des idéaux culturels de féminité et de modestie, selon lesquels les jeunes filles sont «propres» et «belles» après l’ablation de parties de leur anatomie considérées «malpropres», «non féminines ou masculines».
Bien qu'aucun texte religieux ne prescrive cette intervention, les praticiens pensent souvent qu'elle a un fondement religieux.
Les autorités religieuses adoptent des positions variables à l'égard des mutilations sexuelles féminines: certaines les préconisent, d'autres les considèrent comme étrangères à la religion et d'autres encore contribuent à leur élimination.
Les structures locales du pouvoir et de l'autorité, tels que les dirigeants communautaires, les chefs religieux, les circonciseurs et même certains agents de santé peuvent contribuer à conforter cette pratique.
Dans la plupart des sociétés, les mutilations sexuelles féminines sont considérées comme une tradition culturelle, argument souvent avancé pour les perpétuer.
Dans certaines sociétés l'adoption récente de cette pratique s'explique par la volonté de copier les traditions de groupes voisins. On trouve parfois à son origine un mouvement de recrudescence religieuse ou traditionnelle.
Action internationale
S’appuyant sur les travaux réalisés au cours des décennies précédentes, en 1997, l’OMS a publié, avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), une déclaration conjointe condamnant la pratique des mutilations sexuelles féminines.
Depuis 1997, de grands efforts ont été entrepris pour lutter contre les mutilations sexuelles féminines, grâce à la recherche, à la collaboration au sein des communautés et à l'introduction de changements dans les politiques publiques. Parmi les progrès réalisés au plan international et local, on relève:
un plus grand engagement international pour mettre un terme aux mutilations sexuelles féminines;
la mise en place d'organes de surveillance internationaux et l'adoption de résolutions condamnant cette pratique;
des cadres juridiques révisés et une volonté politique croissante de mettre fin aux mutilations sexuelles féminines (notamment l’adoption d’une loi contre les mutilations sexuelles féminines dans 26 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que dans 33 autres pays accueillant des populations migrantes originaires de pays où ces mutilations sont pratiquées); et
dans la plupart des pays, un recul des mutilations sexuelles féminines et une augmentation du nombre de femmes et d'hommes favorables à leur suppression dans les communautés où elles sont pratiquées.
Les recherches montrent que si ces communautés décident elles-mêmes d'abandonner les mutilations sexuelles féminines, cette pratique pourrait disparaître très rapidement. En 2007, le FNUAP et l’UNICEF ont lancé le programme conjoint sur les mutilations génitales féminines/l’excision pour accélérer l’abandon de cette pratique.
En 2008, l’OMS ainsi que 9 autres partenaires des Nations Unies ont publié une déclaration sur l’élimination des mutilations sexuelles féminines afin de contribuer à une plus grande mobilisation en faveur de l’abandon de la pratique, sous le titre: Éliminer les mutilations sexuelles féminines: déclaration interinstitutions. La déclaration présentait les données recueillies au cours de la décennie précédente sur la pratique des mutilations sexuelles féminines.
L’OMS a publié en 2010 une Stratégie mondiale visant à empêcher le personnel de santé de pratiquer des mutilations sexuelles féminines en collaboration avec d’autres grandes instances des Nations Unies et organisations internationales.
En décembre 2012, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur l'élimination des mutilations sexuelles féminines.
En 2013, l’UNICEF a publié un second rapport sur la prévalence des mutilations sexuelles féminines dans 30 pays, analysant les croyances, les attitudes, les évolutions, et les réponses programmatiques et politiques face à la pratique au niveau mondial.
En 2016, en collaboration avec le programme conjoint UNFPA UNICEF sur les mutilations génitales féminines/l’excision, l’OMS a publié les premières lignes directrices fondées sur des bases factuelles pour la prise en charge des complications dues à des mutilations sexuelles féminines. Ces lignes directrices ont été élaborées en se fondant sur un examen systématique des meilleures données factuelles concernant les interventions sanitaires pour les femmes ayant subi des mutilations sexuelles
Syrie : la coalition intensifie ses bombardements sur la ville de Rakka, tenue par l’EI
En frappant la « capitale » de l’organisation Etat islamique et ses alentours 250 fois en une semaine, les raids de la coalition auraient fait 170 morts parmi les civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Le Monde.fr avec AFP |
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/08/22/la-coalition-internationale-intensifie-ses-bombardements-sur-la-ville-de-rakka_5175172_1618247.html#wgQdoCWMf1uLrHoI.99
La coalition internationale intensifie ses raids en Syrie. En huit jours, elle a mené 250 frappes contre des cibles djihadistes dans et autour de la ville de Rakka, en Syrie, a déclaré un porte-parole militaire américain mardi 21 août.
La coalition, formée de dizaines de pays, fournit un appui aérien crucial aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde engagée dans une offensive pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de Rakka, son principal bastion en Syrie. Après s’être emparées de 60 % de la cité, les FDS encerclent désormais l’EI dans une zone de 10 km² dans le centre et le nord de la ville.
« Nous avons augmenté nos raids récemment surtout après la fin de la bataille de Mossoul », a expliqué le porte-parole de la coalition antidjihadistes, le colonel Ryan Dillon. Selon lui, la reprise de Mossoul fin juillet, « capitale » de l’EI en Irak, aurait libéré des avions de la coalition qui peuvent désormais frapper Rakka.
Mort de 170 civils
Mais selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), cette intensification des bombardements se paye au prix fort pour les civils. En effet, l’ONU estime qu’il y a jusqu’à 25 000 civils pris au piège des violences dans la zone toujours occupée par les djihadistes dans la ville.
L’OSDH a ainsi recensé 40 civils, dont de nombreux enfants, tués mardi dans les frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Lundi, ce sont 42 civils, dont 19 enfants et 12 femmes, qui auraient péri dans des raids. En huit jours, l’OSDH assure que près de 170 civils auraient perdu la vie dans les frappes aériennes.
« Le pire endroit aujourd’hui en Syrie est la partie de Rakka qui est toujours aux mains du prétendu Etat islamique », avait dit la semaine dernière Jan Egeland, le chef du groupe de travail humanitaire de l’ONU pour la Syrie.
« Les bilans sont élevés car les frappes ciblent des quartiers du centre-ville très densément peuplés, affirme Rami Abdel Rahmane, le chef de l’OSDH. Il y a des immeubles remplis de civils qui tentent de fuir des lignes de front. Les raids de la coalition visent tout bâtiment où sont détectés des mouvements de Daech [acronyme arabe de l’EI] », a-t-il ajouté.
Les civils, « haute priorité »
Interrogé sur ces victimes civiles, le colonel Dillon a déclaré que la coalition enquêterait sur ces allégations. Début août, elle a reconnu être responsable de la mort de 624 civils dans des bombardements depuis 2014. Certaines organisations estiment ce chiffre largement sous-estimé mais la coalition internationale affirme toujours prendre des mesures pour ne pas toucher les habitants.
« Eviter les victimes civiles est notre plus haute priorité lors des raids menés contre des cibles militaires légitimes avec des armes de précision, contrairement aux tactiques chaotiques de l’EI qui tuent un très grand nombre de civils », a répondu la coalition par e-mail à une question de l’Agence France-Presse.
De même, le porte-parole des FDS, Talal Sello, a affirmé à l’AFP que ses forces tentaient d’éviter de causer des victimes civiles. « L’une des principales raisons qui expliquent la lenteur de notre progression, c’est notre volonté de préserver la vie des civils », a-t-il insisté.
« Nous avons ouvert des routes sécurisées pour les civils afin qu’ils rejoignent les zones contrôlées par nos forces, qui sauvent quasi quotidiennement des civils en les transférant dans des lieux sûrs », a-t-il encore souligné. Le porte-parole des FDS accuse en revanche l’EI « d’utiliser les civils comme boucliers humains, de tirer sur eux et de les empêcher de fuir ».
Le 9 août 2017, l’ONU s’était dite préoccupée par le sort de milliers de personnes, notamment des femmes et des enfants, coincées sous le feu des combats à Rakka et sans possibilités d’accès à une aide humanitaire.
En quoi consistent les exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud
Pendant dix jours, 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens s’entraînent ensemble pour se préparer à contrer de nombreux types de menace dans la péninsule coréenne.
LE MONDE |
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Mardi 22 août, près de 350 militaires épaulés par 15 hélicoptères et une centaine de policiers et pompiers ont participé à un exercice antiterroriste au stade de football de Daegu, la grande ville située dans le centre de la Corée du Sud. Les soldats étaient à la fois sud-coréens et américains, dans le cadre des manœuvres américano-sud-coréennes « Ulchi-Freedom Guardian » (UFG) commencées le 21 août et devant durer dix jours.
Les chiffres officiels de personnel mobilisé peuvent impressionner : 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens. Mais, en dehors d’opérations ponctuelles (d’autres exercices antiterroristes ont déjà eu lieu à Séoul), les exercices UFG ne s’accompagnent pas d’exercices de tir à grande échelle, de simulation de débarquement ni de déploiements importants de troupes sur les plages de Corée du Sud, comme on peut en voir à l’occasion, notamment, des exercices Foal Eagle organisés chaque année en mars-avril.
Pour l’UFG, l’essentiel du travailde coopération se fait derrière des ordinateurs
Pour l’UFG, vertement critiqué par la Corée du Nord, l’essentiel du travail de coopération entre la Corée du Sud et les Etats-Unis se fait derrière des ordinateurs, dans de grands centres disposés sur des bases militaires de tout le pays. Les personnels mobilisés sont essentiellement des officiers. Un expert désireux de rester anonyme explique :
« C’est une forme moderne d’entraînement des états-majors de différents niveaux. Ce type d’exercice se pratique dans d’autres cadres, l’OTAN par exemple. Il s’agit de bien s’approprier des plans face à une situation proche de la réalité. »
Le scénario des exercices s’appuie notamment sur l’Operation Plan (Oplan) 5015, défini en 2015 par les chefs d’état-major américain et sud-coréen. Complémentaire des Oplan 5029 détaillant la réponse à apporter à une crise interne à la Corée du Nord, et des Oplan 5027, qui envisagent la préparation à une guerre conventionnelle totale, l’Oplan 5015 a été conçu pour répondre à la nouvelle donne sécuritaire dans la péninsule.
Il s’agit de préparer les troupes à des attaques ciblées à petite échelle, des opérations de type guérilla, ou à des agressions avec des missiles ou autres armes de destruction massive, voire à des cyberattaques et des frappes nucléaires. Ce plan, dont le contenu reste secret, inclurait un volet d’interventions préventives des forces spéciales pour éliminer les têtes du régime nord-coréen, y compris le dirigeant Kim Jong-un.
« Mobilisation internationale »
Chaque année, des pays membres du commandement des Nations unies en Corée (UNC), une structure de commandement unifié pour les forces multinationales ayant appuyé la Corée du Sud pendant la guerre de Corée (1950-1953) et continuant d’être à ses côtés depuis, prennent également part aux exercices. En 2017, sept pays sont représentés, dont l’Australie, le Danemark ou encore la Colombie.Comme le précise l’expert :
« Cette implication s’inscrit dans le cadre d’un effort de revitalisation de l’UNC pour un travail sur la transition entre période de paix et période de crise, et pour témoigner d’une mobilisation internationale lors des tensions avec la Corée du Nord. »
L’origine des exercices UFG remonte aux années 1970. En 1968, après la tentative d’intrusion dans la Maison Bleue (la présidence sud-coréenne) par un commando venu du nord, Séoul a créé les Taeguk Yeonseup (exercices « Taeguk ») mobilisant civils et militaires, devenus l’année suivante manœuvres de mobilisation nationale « Ulchi », du nom d’un célèbre général, Ulchi Mundeok, qui a repoussé au début du VIIe siècle une tentative d’invasion du royaume Koguryo (l’un des trois royaumes de Corée à l’époque) par la dynastie chinoise des Sui (581-618).
En 1976, dans la perspective de la création en 1978 du commandement des forces conjointes donnant plus de poids à l’armée sud-coréenne dans la défense du pays, ces exercices « Ulchi » ont été fusionnés avec les exercices Focus Lens datant de 1954 et impliquant les forces de l’ONU et les troupes américaines déployées dans le sud de la péninsule. Il s’agissait de renforcer l’interopérabilité en formant des officiers américains et sud-coréens à la planification et au contrôle des opérations en temps de guerre, au renseignement ou encore à la logistique. Initialement baptisées « Ulchi Focus Lens », ces manœuvres sont devenues en 2008 les « Ulchi-Freedom Guardian ».
La Corée du Nord affirme avoir réussi un tir de missile balistique intercontinental
Pyongyang dit être désormais en mesure de frapper n’importe quel point de la planète. Les Etats-Unis ont demandé la tenue d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Monde.fr avec AFP |
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon se réuniront cette semaine en marge du G20, a déclaré le premier ministre japonais, Shinzo Abe. « J’encourage aussi le président [chinois] Xi Jinping et le président [russe Vladimir] Poutine à prendre davantage de mesures constructives. » Pékin a appelé toutes les parties « à la retenue ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/07/04/la-coree-du-nord-a-tire-un-nouveau-missile-balistique_5155093_3216.html#v2WVySw7UuRP9iUm.99
Missiles intercontinentaux : l’incroyable bond technologique de la Corée du Nord
Comment le pays est-il passé d’une série d’échecs dans ses tests d’un missile en 2016 à deux tirs réussis sur une portée trois fois plus longue l’année suivante ?
LE MONDE |
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/08/22/missiles-intercontinentaux-l-incroyable-bond-technologique-de-la-coree-du-nord_5174972_3216.html#4AQQlu6zXxmmTY15.99
A quelques jours du printemps, le dirigeant Kim Jong-un assistait au test, au sol, d’un nouveau propulseur de forte puissance. Sur les photos officielles, le leader de 34 ans observait au loin une cuve fixée à flanc de colline crachant une longue flamme. Il évoquait alors la « révolution du 18 mars ».
Les qualificatifs que Kim Jong-un avait alors employés s’étaient un peu perdus dans le brouhaha de l’actualité, tant la République populaire démocratique de Corée (RDPC) est coutumière des déclarations fracassantes : une « renaissance » pour le programme balistique nord-coréen, le monde allait « bientôt constater la signification profonde de la grande victoire de ce jour », déclarait-il.
Quatre mois plus tard, ils prenaient tout leur sens. Les 4 et 28 juillet, la Corée du Nord procédait à deux tirs d’un nouveau missile, le Hwasong-14 (« étoile de feu », la planète Mars en coréen), sur une trajectoire en cloche à la verticale et une hauteur suffisante pour démontrer qu’à un angle plus aplani, il pourrait parcourir 10 000 km et atteindre les villes de l’ouest et du nord-est des Etas-Unis, Los Angeles, Chicago ou New York.
Difficultés techniques
Au cours de l’année 2016, la RPDC avait pourtant cumulé les échecs. Le Nord se focalisait alors sur un missile que l’armée américaine avait surnommé « Musudan », du nom d’un site de tir, d’une portée d’environ 3 000 km, inspiré d’un missile soviétique probablement acquis dans les années 1990 par le biais des réseaux russes.
Mais le Musudan s’est révélé particulièrement difficile à manier : sur huit tentatives en 2016, seule une a réussi, les autres s’achevant par des explosions ou des chutes juste après le lancement.« C’était plus dur que ce que nous anticipions. Ils ont probablement pris conscience du fait qu’ils ne réussiraient pas par cette voie », estime Michael Elleman, expert sur les missiles à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) à Washington,...
L’US Navy ouvre une enquête sur un nouvel accident impliquant un navire de guerre
Le chef des opérations de la marine a ordonné une « pause opérationnelle » de toutes les flottes après une série de quatre accidents dans le Pacifique cette année.
Le Monde.fr avec AFP et AP |
Le « John S. McCain » a pu regagner péniblement Singapour lundi après que sa coque eut été sérieusement endommagée dans une collision avec un pétrolier libérien.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/22/l-us-navy-ouvre-une-enquete-sur-un-nouvel-accident-impliquant-un-navire-de-guerre_5175112_3222.html#cC3IWqXkmzEEsleo.99
L’US Navy se remet en cause après son quatrième accident dans le Pacifique depuis le début de l’année. La marine de guerre des Etats-Unis a annoncé lundi 22 août une vaste enquête sur l’ensemble de sa flotte après la collision, la veille, entre le destroyer lance-missiles USS John S. McCain et un pétrolier battant pavillon du Liberia dans le détroit de Singapour. Dix marins étaient toujours recherchés mardi alors que des « restes humains » ont été retrouvés dans les parties inondées du navire américain.
Le secrétaire à la défense, Jim Mattis, a promis une « enquête approfondie sur tous les accidents et incidents en mer », afin d’« examiner tous les facteurs », et pas uniquement les facteurs « immédiats ».
Le chef des opérations de la marine américaine, l’amiral John Michael Richardson, a quant à lui « ordonné une pause opérationnelle de toutes [les] flottes états-uniennes dans le monde entier ».
Les procédures seront « réévaluées de manière exhaustive », a ajouté l’amiral Richardson. « C’est la seconde collision en trois mois et le dernier en date d’une série d’incidents dans le Pacifique. Cette tendance exige une action plus vigoureuse. »
Dans la semaine, les commandants devront prendre le temps, « peut-être un ou deux jours », pour s’asseoir avec les équipages et réévaluer leurs pratiques, a-t-il dit. L’amiral n’a pas exclu que la collision ait pu être provoquée par un facteur extérieur ou une cyberattaque, tout en soulignant qu’il ne voulait pas préjuger des résultats de l’enquête.
Le destroyer doit son nom au père et au grand-père du sénateur américain John McCain, tous deux amiraux dans la marine américaine. Le ténor républicain, président de la commission de la défense du Sénat, a réclamé une « transparence totale » de la part de la marine de guerre des Etats-Unis, et que les responsables « répondent de leurs actes ». « Je suis d’accord avec l’amiral Richardson, une action plus vigoureuse est urgente pour identifier et corrigerles causes des récentes collisions. Nos marins qui risquent leur vie chaque jour, au combat ou en entraînement, ne méritent pas moins ».
Questions sur un « surmenage des équipes »
C’est la seconde collision impliquant un navire de guerre américain en deux mois, et la quatrième depuis le début de l’année. Le 17 juin 2017, sept marins périrent dans un accident entre le destroyer USS Fitzgerald et un porte-conteneurs battant pavillon philippin, au large du Japon.
L’accident de lundi a fait cinq blessés légers en sus des dix marins américains disparus. Une importante opération de secours mobilisant des vaisseaux et des avions de Singapour, de Malaisie, d’Indonésie et des Etats-Unis a été lancée. L’amiral Scott Swift, commandant de la flotte du Pacifique ouest, s’est rendu à l’hôpital où ont été admis les blessés. Le président Donald Trump a, lui, adressé ses « pensées et prières » aux marins.
La coque du destroyer présentait une large brèche, par laquelle l’eau s’est engouffrée, inondant des couchages, la salle des machines et la salle de radio. L’Alnic, le pétrolier libérien, n’a lui subi que quelques dégâts.
D’après Ridzwan Rahmat, expert à Jane’s IHS Markit, cette série noire soulève des questions sur une éventuelle surexploitation des ressources de la marine de guerre des Etats-Unis en Asie, sur « un surmenage des équipages, une trop grande accélération des opérations ». Le navire de guerre américain venait de mener« une opération » de promotion de la « liberté de navigation » en mer de Chine méridionale, à la grande fureur de Pékin, qui revendique la quasi-totalité de cette région stratégique.
Kim Jong-Un "commence à nous respecter"
23/8/2017
Le président américain Donald Trump a estimé mardi à Phoenix (Arizona) que sa rhétorique agressive à l'égard de la Corée du Nord portait ses fruits et que son homologue Kim Jong-Un commençait à "respecter" les Etats-Unis.
"Certains ont dit que j'y allais trop fort. Ce n'était pas assez fort", a dit Donald Trump devant des milliers de ses supporteurs lors d'une réunion publique.
Le président américain Donald Trump a estimé mardi à Phoenix (Arizona) que sa rhétorique agressive à l'égard de la Corée du Nord portait ses fruits et que son homologue Kim Jong-Un commençait à "respecter" les Etats-Unis.
"Certains ont dit que j'y allais trop fort. Ce n'était pas assez fort", a dit Donald Trump devant des milliers de ses supporteurs lors d'une réunion publique. "Mais Kim Jong-Un, je prends en considération le fait que, je le crois, il commence à nous respecter", a-t-il déclaré. "Et peut-être, probablement pas, mais peut-être quelque chose de positif peut en sortir", a-t-il ajouté.
Retenue
Ces propos font écho à ceux de son secrétaire d'Etat Rex Tillerson qui, plus tôt dans la journée, s'est félicité du "niveau de retenue" de Pyongyang depuis l'imposition de lourdes sanctions économiques par l'ONU. "Je suis content de voir que le régime à Pyongyang a montré un certain niveau de retenue que nous n'avions pas vu par le passé", a noté M. Tillerson au cours d'une rare conférence de presse.
Général iranien : «les missiles russes tombés en Iran» font partie d’une guerre psychologique
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Le rapport de CNN sur les missiles russes ayant prétendument touché l’Iran n’est qu’«un mensonge éhonté» et de la guerre d’information, a fait savoir un commandant iranien. CNN a déclaré que des missiles étaient tombés par erreur en Iran.
«Nous n’avons pas d’information sur un quelconque missile russe qui se serait écrasé sur le sol iranien», a indiqué le général Moussa Kamali à l’agence d’information russe Sputnik. Pour l’Iran, «tous ces rapports qui prétendent que des missiles russes visant la Syrie ont touché l’Iran sont un mensonge éhonté».
«Si les gens qui font de telles déclarations avaient une preuve quelconque, il l’auraient certainement présentée», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis ont déjà «fait de telles accusations dans le passé dans le cadre de leur guerre psychologique contre tous ceux qui s’opposent à leur politique dans la région».
Les informations se contredisent. Tandis que les Etats-Unis annoncent que des missiles russes sont tombés en Iran, l'armée russe dément. « Quatre missiles ...
De l’Irak au Liban, l’organisation Etat islamique recule sur tous les fronts
Le groupe djihadiste est repoussé des frontières de la Syrie et se concentre dans son dernier repli, dans la vallée de l’Euphrate.
Le territoire que contrôle l’organisation Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, assailli de toutes parts, ne cesse de se réduire. A l’est, après la reprise de Mossoul, la seconde ville d’Irak, début juillet, les forces armées irakiennes, appuyées par des bombardements de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, avancent dans la ville de Tal Afar, près de la frontière syrienne. Dans le même temps, les forces arabo-kurdes appuyées par la coalition intensifient leur pression à l’intérieur de Rakka, l’ancienne capitale de l’EI en Syrie.
Quant aux forces du régime syrien, appuyées par la Russie et l’Iran, elles encerclent l’EI dans le désert de l’est du pays. Enfin à l’ouest, l’armée libanaise s’emploie à vider des poches djihadistes établies sur son territoire, à la frontière syrienne, tandis que le régime de Damas presse l’EI de l’autre côté de la frontière.
Ce grignotage du territoire du groupe djihadiste ne signifie pas pour autant sa fin : les attaques terroristes se multiplient dans la province de l’Anbar, dans l’ouest de l’Irak, où le retrait du « califat » a laissé de profondes divisions. Le groupe paraît par ailleurs s’attacher depuis des mois à transférer ses avoirs financiers hors des zones assiégées.
En Europe, il a revendiqué depuis un an des attaques terroristes à Nice, Berlin et Londres, et dernièrement à Barcelone et à Cambrils, en Espagne, le 17 août. C’est la preuve que malgré son recul, l’EI maintient une capacité d’action et demeure une inspiration pour ses partisans.
En Irak : Tal Afar, dernière ville aux mains de l’EI
Sur le flanc est du territoire qui demeure sous contrôle des djihadistes, les forces armées irakiennes ont annoncé, samedi 26 août, avoir reconquis le centre de Tal Afar et sa citadelle ottomane. Proche de Mossoul, cette ville étape sur la route de la Syrie a donné à l’EI un nombre important de ses cadres. L’assaut contre la ville a été lancé le 19 août, et se poursuit dans sa périphérie.
Tal Afar et ses environs, totalement encerclés et en partie désertés, abriteraient encore plus de 10 000 personnes, contre environ 200 000 lors de sa prise par l’EI, à l’été 2014, selon la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Environ un millier de djihadistes seraient retranchés parmi ces civils.
Des milices chiites regroupées au sein de la mobilisation populaire, largement déployées dans les environs, collaborent dans cette bataille avec les forces régulières soutenues par la coalition. Tal Afar a compté, avant la prise de pouvoir de l’EI, une importante population chiite dans cette région majoritairement sunnite. Des poches de territoire irakien demeurent sous contrôle djihadistes, à Hawidja, dans le nord, et sur la frontière syrienne, dans l’ouest du pays.
Sur le flanc ouest du « califat » de l’EI, l’armée libanaise a, quant à elle, lancé le 19 août une vaste offensive pour vider sa frontière avec la Syrie de quelque 600 djihadistes, qui s’y étaient établis depuis trois ans. En une semaine, l’armée affirme avoir reconquis l’essentiel de cette zone et se concentre sur un dernier repli d’une vingtaine de kilomètres carrés. Elle vient d’annoncer une pause, dimanche 27 août.
Dans le même temps, le régime syrien et son allié, le Hezbollah libanais, menaient une attaque contre l’EI de l’autre côté de cette frontière, dans le massif du Qalamoun, prenant ainsi les djihadistes en tenaille. Jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que l’EI avait demandé à négocier un retrait.
Selon un responsable syrien, les djihadistes pourraient se replier dans l’est syrien, dans la province de Deir ez-Zor. L’armée libanaise, peu désireuse de s’afficher comme l’alliée du régime de Bachar Al-Assad, a affirmé que ces deux assauts frontaliers n’étaient pas coordonnés.
L’offensive sur Rakka accélère
L’offensive contre Rakka a été lancée début juin par la coalition dirigée par les Etats-Unis, après sept mois d’approche et avant la fin de la bataille de Mossoul. Elle est menée au sol par les forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de groupes arabes et kurdes, dominée par des cadres issus du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation armée régionale originaire de Turquie.
La chute de Mossoul en juillet, en libérant des forces de la coalition, lui a permis de multiplier les frappes aériennes et les bombardements sur Rakka, afin de faciliter l’avance de ses alliés. Cette accélération de la bataille a fait de nombreuses victimes parmi les civils de Rakka, utilisé par l’EI empêche la fuite et que le groupe use comme boucliers humains.
Dans un rapport publié jeudi, Amnesty internationala dénoncé le caractère disproportionné des frappes de la coalition. Les djihadistes contrôlent encore 40 % de la ville, les quartiers centraux, où sont encore piégés des milliers d’habitants.
Une course vers l’est syrien
Tandis que la coalition concentre ses efforts à Rakka, le régime syrien, lui, a profité d’un calme relatif instauré à l’ouest du pays, grâce à des « zones de désescalade » négociées avec les rebelles syriens, pour avancer vers l’est de la Syrie. Depuis la mi-mai, appuyé par ses alliés russes et iraniens, Damas cherche à reprendre le contrôle des principales zones pétrolières du pays, de ressources agricoles et des routes vers l’Irak, dans la plaine de la Badia (dans le centre et le sud de la Syrie) et la vallée de l’Euphrate, une zone qui constitue le dernier repli de l’EI.
Une telle victoire lui est indispensable pour lancer un effort de reconstruction, et s’assurer un minimum d’indépendance vis-à-vis de ses alliés étrangers. Téhéran cherche quant à lui à empêcher les Etats-Unis de maintenir une zone d’influence à la frontière : des milices chiites alliées à l’Iran se sont établies du côté irakien de la frontière, et des accrochages ont déjà eu lieu en mai et en juin avec des forces américaines.
Une fois la bataille de Rakka achevée, les FDS, alliées des Etats-Unis, ont également annoncé leur volonté d’avancer dans la vallée de l’Euphrate, dans la province de Deir ez-Zor, sans s’attaquer à cette ville. Une garnison de l’armée syrienne et des civils demeurent assiégés depuis plus de deux ans par l’EI dans plusieurs quartiers de Deir ez-Zor. La coalition dirigée par les Etats-Unis a annoncé, le 10 août 2017, qu’une « ligne de déconfliction » avait été tracée le long de l’Euphrate, afin d’éviter que ses forces n’entrent en confrontation avec celles du régime.
Face aux « actions menaçantes » de la Corée du Nord, « toutes les options sont sur la table », déclare Donald Trump
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence mardi après-midi à la demande de Washington et de Tokyo.
Le président américain, Donald Trump, a répété mardi 29 août 2017 que « toutes les options » étaient « sur la table » après qu’un nouveau tir de missile nord-coréen a survolé le Japon lundi soir.
« Le dernier message envoyé au monde par la Corée du Nord est très clair : ce régime a montré le peu d’égard qu’il a pour ses voisins et pour les membres des Nations unies, ainsi qu’un comportement loin d’être acceptable sur la scène internationale »,a déclaré le chef de l’Etat dans un communiqué.
Le missile balistique lancé à 5 h 58, heure japonaise (22 h 58 lundi heure de Paris), de Sunan, ville proche de Pyongyang abritant l’aéroport international de la capitale, a parcouru 2 700 kilomètres avant de s’abîmer dans le Pacifique. Le système d’alerte japonais J-Alert a été déclenché, et le trafic ferroviaire a été temporairement suspendu.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence mardi après-midi à la demande de Washington et de Tokyo. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, évoque une « menace grave et sans précédent ». Il a dénoncé un « tir inacceptable » qui « nuit considérablement à la paix et à la sécurité de la région », ajoutant que Tokyo avait protesté auprès de Pyongyang. M. Abe s’est également entretenu avec M. Trump, et les deux alliés sont convenus, selon le chef du gouvernement japonais, « d’augmenter la pression sur la Corée du Nord ».
La première réaction de la Corée du Nord, exprimée par son ambassadeur auprès de l’ONU, Han Tae-song, a été d’invoquer le droit à « l’autodéfense » face aux « intentions hostiles » affichées par les Etats-Unis en participant à des manœuvres militaires avec Séoul.
La Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, a appelé toutes les parties à la retenue.
Si la situation est à un « tournant », « les pressions et les sanctions » contre Pyongyang « ne peuvent fondamentalement résoudre le problème », selon la porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying.
La Russie s’est dite « extrêmement préoccupée », dénonçant une « tendance » à « l’escalade » des tensions.
Et la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à « s’abstenir de toute nouvelle action provocatrice ».
La première ministre britannique, Theresa May, s’est dite « scandalisée » par l’action de la Corée du Nord, et a « fermement » condamné « ces essais illégaux » de missiles balistiques.
Poutine met en garde contre "une catastrophe planétaire" 5/9/2017
Le président russe Vladimir Poutine s'est dit mardi opposé à de nouvelles sanctions contre Pyongyang, les jugeant "inutiles et inefficaces", tout en prévenant que "s'engager dans une hystérie militaire" autour de la Corée du Nord pourrait "aboutir à une catastrophe planétaire".
"La Russie condamne ces exercices" de la Corée du Nord, qui a revendiqué dimanche l'essai réussi d'une bombe H. "Nous estimons que ce sont des provocations. Mais le recours à n'importe quelles sanctions dans ce cas est inutile et inefficace", a martelé M. Poutine.
Le chef du Kremlin s'exprimait en marge d'un sommet des puissances émergentes des Brics (Brésil, Russe, Inde, Chine, Afrique du Sud) à Xiamen, dans le sud-est de la Chine.
Vers de nouvelles sanctions?
Suite à ce sixième essai nucléaire de Pyongyang, le plus puissant à ce jour, les Etats-Unis, avec leurs alliés européens et japonais, ont annoncé lundi négocier de nouvelles sanctions sévères de l'ONU contre la Corée du Nord mais la position de Pékin et Moscou, dotés d'un droit de veto, restait incertaine.
Sanctions inefficaces, selon Poutine
Les Nord-Coréens "ne vont pas renoncer à leur programme (nucléaire) s'ils ne se sentent pas en sécurité. Il faut (donc) chercher à lancer un dialogue entre toutes les parties intéressées", a encore plaidé Vladimir Poutine.
"S'engager dans une hystérie militaire n'a aucun sens"
Il a en revanche fustigé toute éventuelle réponse militaire, une option que Washington n'a pas exclue: "S'engager dans une hystérie militaire n'a aucun sens, c'est un chemin qui mène à l'impasse", a insisté le chef du Kremlin. "Tout cela peut aboutir à une catastrophe planétaire et à un grand nombre de victimes", a-t-il prévenu.
Pékin pour une "résolution pacifique" M. Poutine semblait rejoindre ainsi la position défendue par Pékin, qui prône une "résolution pacifique" de la crise nord-coréenne et la reprise de pourparlers avec le régime de Kim Jong-Un.
Le président américain Donald Trump a affirmé dimanche qu'il envisageait d'arrêter "tous les échanges commerciaux" avec les pays faisant des affaires avec Pyongyang, après l'annonce d'un nouveau test nucléaire mené par la Corée du Nord.
"Les Etats-Unis examinent la possibilité, en plus d'autres options, de mettre fin à tous les échanges commerciaux avec tout pays faisant des affaires avec la Corée du Nord", a-t-il indiqué dans un tweet dans lequel il ne cite pas directement la Chine, destinataire de quelque 90% des exportations nord-coréennes.
La Corée du Nord menace de mener une "contre-offensive" en cas de nouvelles sanctions 6/9/2017
De nouvelles sanctions contre la Corée du Nord donneront lieu à une "contre-offensive" provoquant des "conséquences catastrophiques", selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères du régime isolé.
"Nous répondons aux sanctions haineuses et à la pression des Etats-Unis avec notre propre mode de contre-offensive et les USA seront pleinement responsables de ces conséquences catastrophiques", a affirmé le ministère, dans une déclaration relayée par l'agence de presse étatique KCNA.
Selon la diplomatie nord-coréenne, depuis l'arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les USA sont devenus plus "téméraires", ne laissant pas d'autre option à la Corée du Nord que "de redoubler d'efforts pour renforcer la force nucléaire de l'État".
"Les Etats-Unis ne devraient pas oublier un seul instant la présence de la République populaire de Corée (du nord, ndlr), de la puissance nucléaire détenant des appareils balistiques intercontinentaux (ICBM) ainsi que de la bombe-A et de la bombe-H", poursuit la déclaration.
Les Etats-Unis ont demandé formellement vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU de voter lundi sur leur projet de résolution prévoyant de nouvelles sanctions sévères contre la Corée du Nord, a annoncé dans un communiqué la mission diplomatique américaine. Le projet américain prévoit notamment un embargo sur le pétrole, l'interdiction d'importer du textile nord-coréen, un gel des avoirs du dirigeant nord-coréen, le renvoi dans leur pays des expatriés nord-coréens et la possibilité d'inspecter, au besoin par la force, des navires suspects en haute mer.
Lors d'une réunion d'experts, vendredi, des 15 membres du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine se sont opposées à l'ensemble des mesures sauf sur le textile, selon des sources diplomatiques.
Un mois après une interdiction d'importer du charbon, du fer et des crustacés nord-coréens, les 15 membres du Conseil de sécurité, y compris la Chine et la Russie, semblent toutefois d'accord, selon plusieurs sources diplomatiques, pour adopter de nouvelles mesures sanctionnant le dernier essai nucléaire nord-coréen du 3 septembre.
Plusieurs spécialistes et sources diplomatiques pensent donc que le Conseil de sécurité parviendra "à un accord", les Américains semblant prêts à négocier.
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avait déjà annoncé lundi que les Etats-Unis voulaient procéder à un vote une semaine après, le 11 septembre. Mais entre-temps, la Russie avait laissé entendre qu'elle trouvait cette date prématurée. "Je ne pense pas que nous soyons capables d'aller aussi vite", avait dit son ambassadeur à l'ONU, Vassily Nebenzia.